Baden Baden est d’abord une ville, jolie petite station thermale Allemande. C’est également un groupe parisien qui aura pris son temps avant de sortir son premier disque, Coline. Il faut dire que cela faisait déjà quelques temps, depuis leur EP 78, que leur pop nous avait délicieusement flatté les oreilles, et on se demandait si l’album allait être à la hauteur des titres folk contemplative déjà sortis.
Le groupe semble avoir longuement fait porter à maturité sa pop, se laissant comme unique impératif d’être pleinement satisfait des 12 titres qui composent ce disque. Humblement, sans tambour ni trompette, sans se départir d’une certaine pudeur aussi, mais avec force poésie, les parisiens ont écrit une musique contemplative et rêveuse, où la mélancolie et la nostalgie jouent au chat et à la souris avec le bonheur.
Libre, comme ceux qui savent écrire de belles chansons, Baden Baden chante aussi bien en anglais qu’en français, adaptant la langue aux ambiances choisies, qu’elles soient pop ou folk. Des perles pop à l’éclat fragile ("78", "Good heart", "Je sais je vais", "Glory Lies"), de la poésie couleur sépia (la fausse comptine "Chanmé", "Les Couleurs", "La Descente"…) où un soin particulier est apporté à chaque mélodie, où les paroles ne cèdent jamais à la fadeur ou à la facilité.
Baden Baden avec ce Coline prouve qu’il y a un espace, un lien possible entre Alain Souchon et Sigur Rós ou Death Cab For Cutie. Mais Baden Baden, c’est aussi et surtout des émotions qui défilent en super-8 ! |