Mercredi 7 novembre… Ce soir j’ai de la chance, car en plus d’avoir reçu une jolie rose pour ma fête - oui Carine aussi fut une Sainte - je passe cette soirée au Fil de Saint-Etienne avec à l’affiche deux groupes : Absynthe Minded et Revolver !
La grande salle est à l’honneur et à 20h20 le monde est présent. Je m’imprègne déjà d’un avant-goût musical, le public est assez "jeune" et plutôt féminin également. Je ne connais pas le premier groupe…
Absynthe Minded… Cinq jeunes hommes entrent en scène, je suis frappée par la candeur et les traits encore juvéniles de Bert Ostyn chanteur et guitariste dont la voix nous plonge d’emblée au cœur de la Belgique. Le son tout de suite me percute, fort, résonnant, une basse profonde qui m’attrape le cœur. Je suis déjà "ailleurs" et les jeux de lumière renforcent cette immersion.
Après une ouverture assez intimiste, la musique se teinte de touches plus pop rock avec "Fighting Against Time", titre au goût de nostalgie avec des accords de déjà-vu. Dès les premières notes de "Crosses" le public se met à hurler, rythmé par un clavier entêtant, un violon à la ritournelle un peu tzigane et une contrebasse piquante ce titre m’emballe également.
Autour de moi les rangs s’agitent, une jeune femme sautille gaiement et les visages pétillent. L’ambiance évolue de nouveau et le public baigné de lumière orangée se balance sur les nappes musicales plus slowly. Je me perds au milieu de ces têtes qui ondulent, du son suave du violon et de cette musique à la saveur des longues soirées d’été des possibles adolescents.
Bert Ostyn interpelle le public "On va bouger un peu", et enchaîne avec "Only Skin Deep" puis des musiques aux sonorités plus rock rétro. Je m’amuse à voir les jeunes agiter la tête et faire bouger leur fameuse mèche bien coiffée !
Le public savoure et je constate d’ailleurs qu'un grand nombre semble connaître le groupe. Les musiciens prennent plaisir également, l’énergie est présente et telle que le violoniste en perd ses crins. Je passe un bon moment bien que le son soit un peu trop fort et que les titres manquent parfois d’originalité, mais les musiques sont maîtrisées. L’ensemble sonne souvent plus pop que rock avec une simplicité de composition et une fraîcheur efficace.
Sous une lumière rouge électrisante, le groupe clot le concert avec "Stuck in Reverse" et achève ce début de soirée par une thématique universelle portée par le cri du chanteur "I’m sick in love" !
Attente…le public ne bouge pas beaucoup, certains se sont assis au sol pour ne pas perdre leur place. Les jeunes filles surtout s’agglutinent devant la scène… heu… on attend les Beatles ?
Le violoncelle au bois brillant se dresse sur scène et les mots REVOLVER marquent la grosse caisse.
Je suis impatiente, j’ai envie de voir ce que Revolver donne en live. Je connais les titres phares, mais pas beaucoup plus.
Ils entrent… au bord de scène des ampoules dressées figurent des bougies, tous les trois sont en ligne, j’ai la sensation d’être face à une sorte de tableau solennel. La voix grave et chaude d’Ambroise Willaume envahit le Fil, devant moi un couple s’enlace. Tandis que le trio de voix (Christophe Musset guitare, chant et Jérémie Arcache, violoncelle, chant) s’installe et s’épanouit dans les tierces, le public semble hypnotisé par cette ouverture acoustique. Le batteur et la bassiste rejoignent la scène dans le noir tandis que l’ouverture s’achève sur une tenue de voix stoppée net.
Le concert débute alors sur un glissando du violoncelle que tout le monde reconnaît : "Let’s get together" ! Je suis un peu décontenancée au départ, je n’ai entendu ce morceau qu’en enregistrement, le live me semble moins percutant, peut-être est-ce dû au son que je ne trouve pour le coup pas assez fort et un peu trop mat. Le public est quant à lui déjà conquis, les cœurs palpitent à l’unisson. Le chanteur présente le batteur et la bassiste, Elise Blanchard, qui passe l’épreuve du feu ce soir, puis s’enchaînent les titres.
Contrastant avec les morceaux précédents, je découvre des chansons aux sonorités moins rock, plus acidulées et parfois presqu’un peu mièvres à mon goût. Le public martèle le rythme de "Do you have a gun", simple mais efficace, puis avec "Losing you", je m’envole un peu au son du riff de guitare qui me donne des envies d’équipées sauvages. La lumière s’abat sur moi, et la foule se balance sur "Let go", je me retourne, je suis au centre de cette marée humaine, une marée horizontale où je distingue des visages illuminés qui dessinent les paroles de lèvres souriantes.
La formation originelle du trio se retrouve dans "Leave me alone", où l’harmonica s’harmonise avec la guitare acoustique pour un titre rond et convivial mais sans grande surprise musicale. Le rythme s’accélère et le débordement d’énergie des musiciens est contagieux, le public danse, frappe des mains, les sonorités se font plus rock mais moins propres également, puis cette apothéose se termine par le tube "Wind song" pour le plus grand plaisir d’un public connaisseur.
Revolver quitte la scène acclamé et reviendra rapidement pour un bis de deux titres. Je sors emballée par l’ambiance, par le dynamisme de ces jeunes hommes, et notamment le violoncelliste-clavier un peu fou fou. Leur musique me laisse une impression d’inégalité, des titres très aboutis et d’autres qui le sont moins, mais un ensemble convainquant et un groupe qui a de beaux jours encore devant lui. |