C’est magique, pathétique, c’est cruel, c’est Noël…
Cette année, Noël tombait un 16 décembre à Bar-le-Duc (Meuse - Lorraine) et Florent Marchet nous proposait de passer le réveillon ensemble. Comme c’est un homme avenant, il n’est pas venu seul puisqu’il était accompagné du Santa Claus Orchestra, de la sympathique chorale des chamois, de la délicieuse et pleine de charme La Fiancée et de Nicolas Martel.
Comme souvent Noël rime avec neige, c’est en tenue de ski que tout ce petit monde apparait, version chantante du splendide sur un "Ah quand reviendra-t-il ce temps ?" commencé a cappella par la chorale des chamois avant d’être repris par l’orchestre tout entier. Le style décalé et plein d’humour de la mise en scène de Guillaume Vincent fonctionne à merveille. "Noël est arrivé" et "Voici la noël" sont exécutés avec un entrain communicatif. Si l’humour et la convivialité sont indéniablement présents, l’émotion est de mise également quand Florent Marchet chante "Les neiges de Finlande", ou quand La Fiancée reprend avec une délicatesse à en donner les larmes aux yeux "Le petit sapin" de Bourvil. Magique madeleine de Proust. Un moment de grâce, temps suspendu comme en apesanteur, que Courchevel continuera d’alimenter !
Alors que le réveillon semble se passer plus ou moins sans encombre, c’est au grand étonnement de chacun qu’entre la fille du père Noël pendant "Petit garçon". Grande, travestie, pélerine et haut-talons rouges, troublante, la fille du père Noël a des airs de Tim Curry façon Frank-N-Furter. C’est un Nicolas Martel magnétique et sensuel qui se cache sous la grande robe blanche. Le chanteur et comédien au corps de liane finit d’électriser le public pour le moins médusé en reprenant avec Florent Marchet la chanson de Dutronc, "La fille du père Noël". Forcément ! Bien des cœurs ont dû se serrer ensuite quand il a repris Barbara et chanté "Joyeux Noël" !
Florent Marchet aime les spectacles chorale et sait s’entourer d’artistes de grand talent, c’est indéniable. Le reste est un grand tourbillon non-conformiste, où se mélange disco, reprise de Wham! et transgression, poème cruel ("Dijon, 24 décembre") et marche des rois mages. En guise de dessert et de rappel, Florent Marchet nous offre "Les lumières de Noël" tout en intensité, puis la folie reprend ses droits jusqu’à un "Vive le vent", ultime titre chanté en chœur avec le public. Rien ne manque à ce réveillon de noël, pas même la distribution de cadeaux dernière pirouette d’un concert totalement convainquant.
Les lumières se rallument, nous sommes bien le 16 décembre, et non ce n’est pas Noël. Florent Marchet et ses camarades auront montré l’étendu de leur talent. Reste à supporter le vrai réveillon, sa dinde et ses conversations indigentes, les enfants surcomblés de jouets… qu’importe, nous aurons les chansons pleines de classes de Florent Marchet en tête et les sourires magiques de nos enfants, et c’est bien cela le plus important.
C’est magique, pathétique, c’est cruel, c’est Noël… |