Plein
de Lune
A force de voir sa bonne bouille s’afficher sur les magazines
branchés (avec même la couverture d’un hebdo),
de lire les chroniques ô combien élogieuses de son
nouvel album dans les précédents journaux, on se dit
que Mr Lune, eh bien, il a dû déjà se chopper
la grosse tête, que son album doit être surproduit par
on ne sait quelle bobine en vogue en ce moment, que c’est
un ami de Midrel Chucker et qu’il a sans doute été
lancé par Ragou.
Alors forcément quand on glisse Déguisé
en moi dans le lecteur cd, cela surprend. Assis et attentifs,
"Moi" ou "Rémi
Papillon" installent un sourire au coin de la bouche
alors que "Margot" fait bondir
l’auditeur sur son fauteuil. Souvent, ce dernier dodeline
de la tête et, finalement, c’est tout son corps qui
est emportés par les rythmes doux ou saccadés des
valses de Monsieur Lune.
Lune a le truc
Chez Mr Lune, nulle concession n’est donnée à
la facilité ambiante(1).
Ses textes sont à la fois drôles et poétiques,
bourrés de jeux de mots, à des lustres de ce qui se
fait aujourd’hui, ou alors chez Tetard,
l’ironie en moins.
Sa voix goguenarde est elle aussi inhabituelle.
Sa musique, mêlant acoustique, cordes (guitares et violons),
discrets claviers, est issue d’un autre temps, peut-être
hier, sans doute demain et s’inspire d’auteurs qui ne
sont pas en odeur de sainteté aujourd’hui (2).
Si aisance et souplesse il y a dans les textes et les compositions
de Monsieur Lune, ce n’est par hasard.
En fait, il n’y a que trois possibilités :
- soit ce type est inspiré, habité par son œuvre
;
- soit il bosse beaucoup pour en arriver là ;
- soit c’est un peu des deux.
A la réécoute de l’album, c’est assurément
la première hypothèse qui est privilégié.
Sur Déguisé en moi, Monsieur Lune, à grand
renfort de mots et sons fantomatiques, nous emmène voir les
étoiles. Il veut nous faire planer le Lune, nous faire oublier
la pesanteur. Alors réservez donc votre place pour le voyage,
le ticket étant d’ores et déjà disponible.
|