Monologue dramatique écrit et interprété par Simon Abkarian accompagné par Grégoris Vasilas au chant Kostas Tsekouras à la guitare.
Sur la scène, une table encombrée de verres, de bouteilles, d’assiettes. Viennent s’asseoir sur deux des chaises disposées autour de la table deux hommes bien mis.
L’un est un guitariste, l’autre un joueur de bouzouki. Ils fument et affûtent leurs instruments, quand venant de la salle les rejoint un troisième homme, élégant dans un costume extrêmement bien coupé, un chapeau vissé sur la tête. Il dépose son chapeau sur une chaise et rejoint ses deux compagnons, participe à leurs chants…
Puis, le voilà qui parle, qui se parle, qui évoque et invective une absente…
Lui, c’est Ménélas. Le Roi Ménélas. L’époux de la Reine… Lui, c’est Simon Abkarian, acteur rendu célèbre par le film de Robert Guédiguian, "L’Armée du crime" où il était Manoukian, le Résistant de "L’Affiche Rouge".
Il parle, il se saoule de mots et de vin, il essaie de comprendre, de se rassurer. Parfois, il a des accents de Raimu dans "La Femme du boulanger", un roi en quête de sa Pomponette, de son Hélène… Ses amis grecs rythment ses mots de leurs chants.
Des chants qui ramènent aux temps homériques, ceux qu’évoquent Ménélas quand il se lamente d’être la cause d’une guerre fratricide… Ménélas les écoute, puis repart de plus belle, parfois apaisé, parfois conforté dans sa colère.
Simon Abkarian a écrit un texte qui s’inscrit dans les pas d’Homère et des aèdes qui l’ont suivi ou constitué. Son spectacle est sous le signe de la poésie et de la musique… Et, de temps en temps, sous celui de la danse, des pas esquissés entre hommes, dans une amitié consolante.
D’Homère à Zorba, c’est tout l’alphabet grec qui est convoqué dans ce spectacle chaleureux qui résonne des pas qui frappent le sol pour exorciser la peine et la douleur. Mais avant tout, c’est une rapsodie dans laquelle la voix et le bouzouki de Grigoris Vasilas, la guitare de Kostas Tsekouras, sont à l’unisson des mots de Simon Abkarian. Des mots lourds de sens mais qui s’envolent de sa bouche avec la légèreté de leur poésie.
Simon Abkarian atteint parfaitement son but : créer un spectacle total, évident, pur, qu’on croirait venu de la nuit des temps et des mythes. "Ménélas rebétko rapsodie" porte ainsi la marque qui caractérise les vraies œuvres modernes. |