Comédie de Simon Stephens, mise en scène de Tanya Lopert, avec Aurélie Augier, Alice de La Baume, Issame Chayle, Clovis Guerrin, Roman Kané, Mathilde Ortscheidt, Laurent Prache et Alice Sarfarti.
L’impitoyable univers des "Jeunes" (cette longue maladie qui se guérit très vite) donne lieu à "Punk Rock" une pièce du célèbre dramaturge anglais Simon Stephens.
Une célèbre université, en Angleterre : des garçons, trop délicats ou très primitifs et puis des filles, grosses, trop nourries, vaguement romantiques, excite-mâles. On s’y ennuie, séduit, terrorise son prochain vulnérable. Des couples se forment.
La violence s’enroule autour des êtres comme un lierre rouge. Un peu de psychologie, quelques bouffées de modernité, une action qui piétine, l’anglais, et plus encore l’esprit anglais, résiste à la traduction comme un méchant virus aux antibiotiques.
Mais lorsque les comédiens sont bons, et c’est le cas, le théâtre se venge en dégageant l’incarnation. Fi des phantasmes de l’auteur, l’humain s’implante, comme sur une terre caillouteuse.
Le metteur en scène, Tanya Lopert, a brillamment réuni une troupe ardente, ayant la bonne idée de confier les costumes - cruels et réussis - au très talentueux Philippe Varache.
Aurélie Augier, Clovis Guérrin, Alice de La Baume, Romain Kané, Alice Sarfati et Mathilde Ortschreidt sont excellents, avec une mention spéciale à Issame Chayle, terrifiant en abominable petit caïd de banlieue caché sous le blazer et à Laurent Prache, très remarqué récemment dans "Les Justes" de Sartre, monté au Nord-Ouest par les sœurs Brunet-Mallet.
La fin, à découvrir, est hélas prévisible, deux "suspects" étant possibles. Les Anglo-saxons, hormis Shakespeare, enfoncent souvent le clou, ayant peu d’illusions en ce qui concerne la finesse du public.
La qualité du jeu est indéniable : on ne s’ennuie pas avec ces Pierrot et Colombine (à prononcer à l’anglaise) qui existent, donnant une dimension émouvante à ce "Grease" tragique. |