Je
sais, je sais… vous êtes comme moi, vous vous posez LA question
: ce HiM, c’est le groupe fusion de Doug Scharin
ou le groupe de heavy metal sataniste finlandais ? Le nom fait-il référence
à "His Imperial Majesty" (nom duquel vous êtes
censé saluer Halié Selassie, empereur d’Ethiopie et gourou
des rastas), ou à "His Infernal Majesty" ?…
La bonne réponse est heureusement la première.
Donc, Doug Scharin, batteur mutli-instrumentiste de Chicago, ex Codeine,
June of ’44 et Rex, relance HiM et
sort ce nouveau disque Many in High Places Are Not Well. Scharin
est entouré d’un groupe de neuf membres, la grande nouveauté
étant l’apparition d’un chanteur, Christian Daustreme,
qui chante en anglais et en français.
Disque serein et reposé, totalement maîtrisé par des musiciens
irréprochables, Many in High Places renonce aux solos et démonstrations
de virtuosité pour préférer l’élaboration
minutieuse d’ambiances et des strates sonores basées sur des rythmes
sophistiqués (le leader n’est pas batteur pour rien…). La voix elle même, loin d’être traitée en soliste,
est un élément constitutif du résultat final, sorte de
fusion d’impro jazz, de dub, de rythmes world, de funk, voire d’électro
ou de boucles à la Robert Fripp. A noter aussi un beau solo
de cithare, qui entraîne un moment la musique vers la World.
Les premiers albums de HiM se référaient au Miles Davis de
Bitches Brew ; on est maintenant plus près des recherches de
Bill Laswell ou de Bill Frisell (il avait donné un
concert exceptionnel cet été au Parc Floral avec son nouveau groupe,
The Intercontinentals, qui, lui aussi, mélange des instruments
d’origines diverses), Bill Frisell dont on retrouve parfois le son de
guitare aérienne.
Plus accessible que les cds précédents de HiM, Many in High Places
devrait permettre à Scharin de s’imposer comme le seul et unique
HiM. |