Dans l'équipe de "Folie printanière",
qui se joue actuellement au Théâtre du Splendid, deux
personnages sèment un peu un vent de panique : le tonton
très collet monté Archibald Desroches-Mazures à
qui il faut cacher la liaison homosexeulle de son neveu et Josiane
Garcia de Gimenez, jetsetteuse de son état qui fait des apparitions
cycloniques.
Ce sont respectivement Jean Neisser et Jocelyne
Cazanobes, que nous avons rencontrés
séparément, tous deux animés d'une belle vitalité
!
Dites-nous tout !
Jocelyne Cazanobes : Je vais tout vous dire et
c’est beaucoup. Je m’appelle Jocelyne Cazanobes. C’est
déjà pas mal. J’ai rencontré Pascal Rocher
dans le cours de théâtre de Christine Faure et Marie
Christine Aury dans lequel nous sommes restés 6 ans. Nous
avons fait partie de la troupe La nuit comme en plein jour qu’elles
avaient formée.. On a fait du théâtre de rue,
de la commedia dell’arte, de l’improvisation, un peu
toutes les formes de théâtre. Nous faisions surtout
du théâtre contemporain, de l’interactivité
avec le public, du travail sur le corps. Un jour, il a bien fallu
en sortir quand même car nous commencions à tourner
un peu rond. Pascal est venu un jour avec une pièce qu’il
avait écrit dans laquelle il m’a proposé un
tout petit rôle. Nous avons commencé entre copains,
entre amis. On l’a monté comme on a pu, on a répété
dans de petits endroits et la pièce a marché. Que
du bonheur !
Et….rebelote ?
Jocelyne Cazanobes : On s’est arrêté
à peu près 3 ans et re-que du bonheur parce que nous
voilà repartis !
Vous avez un rôle singulier ?
Jocelyne Cazanobes : Je n’ai jamais de grands
rôles mais toujours des rôles où je passe ; je
rentre, je sors (rires). Je descends les escaliers, je me change,
je remonte les escaliers, et voilà ! C’est un rôle
physique, assez fatigant car il faut toujours être dans l’énergie.
Dans folie printanière, je suis la copine de Dimitri. C’est
un rôle amusant, et on peut même aller plus dans la
folie d’ailleurs…Il est très intéressant.
Mon personnage a plusieurs facettes. Elle n’est jamais pareille.
Moi, je donne plus dans le comique. Ainsi le final avec le short,
les petites baskets et les gants de boxe, j’aime ! Je me sens
merveilleusement à l’aise. Complètement destroy,
j’adore !
Quels sont vos projets à venir ?
Jocelyne Cazanobes : Pour le moment, je me consacre
à Folie printanière car je travaille toute la journée.
Je ne peux donc pas être sur plusieurs projets. Mais bien
sûr, je continue avec Pascal !
Et vous Jean Neisser?
Jean Neisser : J’ai un parcours atypique
parce j’ai commencé le théâtre à
55 ans. Avant, j’étais un commercial lambda et j’ai
vendu de tout dont des pianos. Quand je me suis retrouvé
sans emploi 55ans, et comme je ne suis pas du genre à me
lamenter dans fauteuil, en attendant que ça se passe, je
me suis remué. Et j’ai fait tout un tas de trucs. J’ai
participé à des jeux télé, j’allais
dans toutes les directions après quand même avoir cherché
sérieusement du boulot pendant un an. Et puis, par un hasard,
un hasard que j’avais provoqué sinon il ne se passe
jamais rien, j’ai commencé à faire de la figuration.
Et pendant 3 ans, j’en ai fait énormément.
Un jour, là aussi par hasard, le déclencheur
– je dirais au passage que j’avis fait du théâtre
amateur entre 20 et 25 ans, dans une petite troupe amateur où
il y avait également Bernard Menez mais sans avoir l’envie
d’en faire mon métier du fait de mon éducation
– a été un casting de pub. Là il y avait
surtout des comédiens professionnels et je me suis dit que
s’il y avait du texte je ne ferais pas le poids. Alors je
me suis dit que comédien est un métier qui s’apprend,
comme le reste, cela ne s’improvise pas. Je me suis accroché
et j’ai eu par un autre hasard, et pour la petite histoire
c’est amusant c’est sur un tournage de films avec Di
Caprio que j’ai rencontré un figurant à qui
j’ai confié mon souhait de prendre des cours. Et là
il me dit qu’il est le cousin d’une grande comédienne,
Odile Mallet, la femme de Jean Davy.
Je suis allée la voir et ça a été
une merveille, un bonheur que de prendre des cours avec elle. Du
coup, le théâtre est devenu une passion ! Je me suis
ainsi trouvé propulsé dans la dernière tournée
des Tréteaux de France avec Jean Danet. J’avais 5 mots
à dire, j’étais un des gardes et le roi n’était
pas mon cousin. Cela m’a permis de trouver un agent. Ainsi,
l’année dernière, je me suis retrouvé
au cinéma dans le film de François Ozon. Cette année
j’ai tourné avec Jacques Villeret et Béatrice
Dalle. Côté théâtre, j’ai fait les
3 dernières saisons au Théâtre du Nord-Ouest
et ça c’est fabuleux pour moi car cela m’a permis
de jouer.
J’ai joué de manière éclectique
de Giraudoux à Molière en passant par Strindberg et
Victor Hugo. J’ai fait aussi 2 expériences à
Genève avec Odile Mallet qui m’ont permis de jouer
avec Philippe Laudenbach, Yvan Marco ou Jean Pierre Bernard qui
sont quand même des pointures au théâtre. Et
maintenant, coup de chance fabuleux, un comédien que j’ai
retrouvé sur un casting me propose de reprendre son rôle
dans une pièce…qui était Folie printanière
!
Avez-vous d’autres projets ?
Jean Neisser : J’aime bien tourner des courts
métrages car cela est souvent intéressant. Je vais
tourner la semaine prochain dans un clip pour la chansons Les vieux
amants. Pour le reste, c’est open. Ah si ! J’ai passé
un casting pour un film qui se tournera au Sénégal
mais j’espère bien que la pièce sera prolongée.
Nous nous mobilisons tous pour que la pièce attire du public.
J’ai distribué hier mille flyers à la Défense
! Il n’y a pas de secret !
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