Oh que c’est bien ! Oui, je sais, ça ne fait pas très professionnel de s’emballer dès les premières notes, mais je m’en balance, je ne suis pas professionnelle, donc je dis ce que je veux (avec mes cheveux). Et en plus à quoi ça sert d’avoir des mots si on ne peut pas jouer avec (Petit Bateau !) – d’accord, d’accord, j’arrête avec les références qui n’ont rien à voir avec la suite.
Ah mais quand même, quel plaisir de ne pas être une professionnelle de la chronique trop bien avec des mots trop professionnels et des verbes trop bien accordés parce que du coup, je peux m’offrir le luxe d’encenser Mélissa Laveaux sans lui chercher des trucs à améliorer, des ancêtres à qui comparer son talent ! Bon allez, je fais un effort, je pense qu’elle est issue d’un drôle de croisement entre une muse et un prophète.
Quand je pense que je me suis tapée des atroces Cucumber et du Beardyman (ôôô… bande de pervers, va !) alors qu’un simple Dying is a wild night suffit à une vie de chroniqueur. Quand je pense que c’est son deuxième album et que je n’ai pas eu vent du premier Camphor & Copper… Mais ça, c’était avant. Elle m’a fait penser à Thao & Mirah dans les mots accrochés au rythme, à Selah Sue dans la voix sensuello-écorché, puis à Morcheeba et d’autres que je ne connais pas encore...
Musique aérienne, voix féline, l’âge de ma petite sœur, le prénom de celle qui a fait de moi tata pour la première fois, poétesse, mariage précis des percussions-voix… Mélissa Laveaux a décidément tout pour plaire, à commencer par la fabuleuse trinité au nom du blues, du folk et du jazz… Amen.
Canadienne d’origine haïtienne, Melissa porte l’exil et l’éloignement de ses racines dans ses textes, majoritairement anglais, mais quelques mots français se sont glissés, ainsi qu’un titre en créole "Piebwa". Je ne saurai dire quel est le meilleur titre, lequel aura ma préférence. "Triggers" et sa rythmique diablement entêtante, "Postman" et cette histoire de lettre qui n’arrivera jamais, "Sweet Wood" et son refrain à chanter sous la douche (en faisant ses lacets, avant de partir, en rentrant, en dégivrant le pare-brise, en accrochant le linge, en écrabouillant des patates… partout quoi), "Move on" et ses mystères chuchotés… Tout est bon dans le mouton !
Oui, parce que le visuel représente un mouton qui est en fait un mignon petit Bambi, mais ça ne se mange pas le Bambi, donc je le remplace par le mouton parce que entre la grippe du porc, la grippe des volatiles, le bœuf dingue, le cheval lasagne, il ne nous reste que le mouton… ah non, il y a le mouton tremblant aussi… Tant pis, nous finirons par devenir tous végétariens. Ah non, il y a le Round up aussi… Pfff. Nous sommes perdus !
Revenons à nos moutons, Mélissa Laveaux est une perle et comme dirait Emily Dickinson : "Dying is a wild night and a new road". Magnifiulement beautifique… |