"Super !", se dit le chroniqueur à la bourre sur ses chroniques : entre le nom du groupe et le titre de l’album, j’ai tout ce qu’il me faut pour mon petit texte.
Déjà, As One. Comme un seul… Bon, on pourrait commencer par dire que ce groupe est formé de plusieurs individualités. Bof… D’influences différentes, de sensibilités et parcours variés. Mélange de talents qui constituent un tout structuré et cohérent au service d’une musique à la fois puissante et subtile. Mieux…
Ensuite, le titre de l’album First Investigation. C’est malin, on comprend immédiatement que c’est un premier opus, qu’il défriche probablement nombre d’idées et d’envies en gestation depuis longtemps, mais que les membres du groupe "en ont sous le pied" et que le projet suivant s’en ira peut-être dans une toute autre direction. Ou pas…
Puis, le chroniqueur à-la-bourre-mais-qui-a-quand-même-un-poil-de-déontologie, se décide à placer le petit disque de plastique dans son lecteur CD, tripote la pochette en se demandant ce que peut bien représenter l’énigmatique symbole qui y est représenté. Et là…
La claque ! Pas LA monumentale baffe reçue en découvrant (au hasard…) Massive Attack, mais quand même c’est bon ! Plaisir, surprise, curiosité… Les deux premiers titres passent à toute vitesse. STOP ! Tout arrêter, se caler dans son canapé, monter le son, remettre le CD sur la première plage :
Si les titres "As One", "Rain Over Manhattan" évoquent indéniablement Portishead, la référence n’est pas servile. Le dialogue entre la partition chantée par Chloé et la voix narrative de Roberto apporte une marque bien distinctive des glorieux aînés. Les guitares teintées de métal, alliées à la puissance de la section rythmique, la présence synthétique achèvent de fournir à AsOne une signature hétéroclite, finalement personnelle, qui emprunte au métal, au trip-hop, au rock mais aussi aux films (noirs) et au théâtre.
"Silversword" lorgne avec talent du côté du "Protection" de Massive Attack. "White Line" combine avec bonheur légèreté, urgence et puissance. Quand "Brain Disorder" et ses interrogations (Where am I, Who am I…) me transporte dans un univers que ne renierait pas Kurt Weil, "Hera’s Fountain" trouve des accents chez David Lynch…
Parlée, chantée, scandée, conquérante ou dans le charme, en anglais comme en français, la voix de Chloé émerveille en collant parfaitement à tous les registres proposés par les musiciens.
"Ode to Music" magnifique, mais moins surprenant permet un instant de répit avant le puissant final "Ben & Ablass", parfaite conclusion à ces premières investigations. |