Le monde n’est pas celui auquel on pense. Il est traversé par des lignes de force qui organisent bien au-delà du mal une conception médiévale de la vie.
La littérature romanesque, même, et surtout si elle emprunte à une réalité crue son imaginaire, permet de mettre le doigt sur un univers que tout le monde a côtoyé au moins une fois sans pourtant y mettre un nom dessus. Encore que. Trop souvent on ferme les yeux pour ne pas reconnaître sa lâcheté.
La secte !
Naturellement il y en a de toutes sortes, de tous gabarits, certaines ubuesques, mais tous ont un point commun : la manipulation. Organiser le pouvoir à son seul profit. Mental et économique.
L’épreuve est solitaire pour le juge d’instruction (profession mise à mal depuis quelques temps) qui dans l’aventure proposée affronte l’impossible pieuvre qui manipulera son univers, sa vie, sa famille, ses réseaux. Il y a un nom de code pour cela "Propagande Noire".
L’aventure, qui se lit en oubliant de tourner les pages, a cette puissance dévastatrice de la frayeur. Une description à faire froid dans le dos. Tout est en perception (j’ai envie d’écrire en perspective) dans le pouvoir de cette secte qui ne vous veut que du bien.
L’horreur n’a pas forcement la couleur de la banlieue, elle peut se présenter de façon élégante en col blanc et le sourire aux lèvres… En amicales recommandations et conseils...
Cette aventure contée, on la doit à la rencontre, il y a un peu plus de deux ans sur les bancs du Salon du livre à Nice, de Georges Fenech, magistrat député et du romancier Alexandre Malafaye ("Le secret de Moïse").
Un itinéraire littéraire qui mènera le lecteur pendant les 360 pages et quelques nuits blanches sur les rivages de l’impensable. Surtout lorsque l’on perçoit à travers le travail à quatre mains, que c’est loin de n’être qu’une fable. Que les mots trop justes sont là pour trahir une réalité vécue.
Douloureux.
La pieuvre n’est pas seulement le nom de "Mafia". Elle peut être plus sournoise, manipulatrice et sans concession, s’initier dans l’univers du travail. La mort n’est pas son affaire (Pas seulement, il s’agit là de dégâts collatéraux. L’homme est faible n’est-ce pas. Il arrive qu’il ne soit pas à la hauteur psychologique que l’on attend d’un adepte ? ), la manipulation mentale, oui !
Nous tairons ici le nom de la secte qui a en son sein nombre de stars.
Mais personne n’est dupe, sauf peut-être ceux, dont le sens du pouvoir est d’œuvrer pour elle.
Fenech et Malafaye à travers leur bouquin nous impose (et ce n’est pas un mal) d’ouvrir l’œil. Cela tombe bien, comme écrit plus haut, on ne peut pas le fermer, l’œil… Jusqu’à la dernière page… Et ce n’est pas (l’astuce est très bonne) les citations qui ouvrent les chapitres qui nous laisseront de glace...
L’affaire nous laisse en résonance. Sentiment d’effroi de se sentir ainsi, si vulnérable devant le pouvoir de destruction mentale dont la secte s’est fait sa spécialité mercantile.
L’aventure est à lire comme un manifeste. |