L'américain Mathew Houk est un songwriter qui a grandi dans les alentours de Nashville. Né dans l'Etat de l'Alabama, il a commencé sa carrière musicale en 2001 dans l'Etat de Georgia. Cette origine sudiste et rurale influe énormément sur son style et sur les ambiances sonores qui habitent les registres qu'il produit sous le nom artistique Phosphorescent. On peut y identifier du country et du folk - on a vu Mathew enregistrer un album en hommage à l’icône country Willie Nelson - mais on y entend aussi du psychédélisme, de l'expérimentalisme et une certaine dose d'auto-dérision. Cela rend l'ensemble difficile à catégoriser. Indé-folk-rock-expérimental, c'est trop long comme style.
Muchacho est son sixième album et m'a impressionné dès la première audition. Je ne connaissais pas du tout les oeuvres précédentes de Phosphorescent et j'ai accroché immédiatement : ça me rappelait Willie Nelson et le projet du super-groupe les Traveling Wilburys, avec Bob Dylan, George Harrison, Roy Orbison et Tom Petty, mais ça me rappelait aussi le début du Roi Lion de Disney ("Sun Arise !"), ABBA ("A charm a blade"), Jon & Vangelis ("Song for Zula") et Bruce Springsteen ("A new Anhedonia").
Tout le long de l'album, des sons de synthés, guitares avec et sans bottleneck, violons et trompette se succèdent, accompagnant la belle voix de Mathew, en solo ou en chœurs, dix morceaux au cours lesquels alternent les états d'esprit : calme, émouvant, ou rocker et dérisoire, faisant de l'écoute de Muchacho un plaisir et un voyage inattendu sur l'Amérique profonde du XXI siècle.
Le deuxième morceau, "Song for Zula", est le premier single extrait de l'album et tourne déjà sur les platines de certaines radios françaises. |