"The closer I get / the farther I have to go / to places we don’t know."
Si vous connaissez et appréciez déjà les Local Natives, que vous êtes à la recherche d’un nouveau Gorilla Manor, vous risquez alors d’être un peu déçu. Le groupe a évolué, mûri, grandi aussi. Gorilla Manor nous avait surpris, nous ne connaissions pas le groupe Californien à l’époque, et nous nous étions pris une série de crochets – uppercuts avec ces guitares aussi limpides que les arrangements qui les accompagnaient, ces harmonies vocales et cette chaleur que peu de groupes savent véhiculer. Un disque qui se révélait aussi inattendu qu’attachant.
Nous attendions donc ce Hummingbird avec une relative impatiente ou tout au moins avec une certaine attention. Dès "You and I" qui ouvre le disque, on se rend compte que le groupe a gagné encore en épaisseur et a décidé de jouer aux montagnes russes avec nos émotions, aidé en cela par la production d’Aaron Dessner guitariste de The National, le groupe de Cincinnati étant une influence indéniable de ce disque. Sensation qui malgré quelque baisse de régime ici ou là ne nous quittera plus. Le groupe a aussi évolué au niveau des paroles, Hummingbird se tournant plus vers l’intérieur que son prédécesseur, explorant des territoires plus personnels, introvertis. Il y est question comme souvent d’amours déçus, des affres de l’existence et de la mort aussi.
Si l’on peut reprocher aux groupes de manquer parfois d’immédiateté et de tomber dans une certaine emphase, on peut aussi lui reconnaître d’avoir gagné en complexité. Les Local Natives sont toujours capables d’aussi belles mélodies, leur lyrisme a mûri devenant à la fois poignant et raffiné. Le lyrisme, et l’affect définitivement pierres de voûte de ce Hummingbird.
"Breathing out / Hoping to breathe in / I know nothing’s wrong, but I’m not convinced". |