Au mois de juillet dernier, un ami canadien m’a concocté
une compilation incroyable, remplie de groupes aussi talentueux
que Metric, Stars,
Broken Social Scene ou encore Arcade
Fire. Le genre de compil que j’aurais vu de préférence
sur une cassette C-90, à écouter dans le walkman ou
sur un radio cassette pourri dans la voiture.
Mais bon, le tout figurait sur un cd-r impersonnel. Ce cd a néanmoins
été la bande son de mon été.
Le premier groupe qui figurait sur cette compile s’appelait
The Dears. Le morceau, "We
can have it" était une petite merveille de pop
exaltée et exécutée avec une classe hors du
commun. Vous imaginez mon état quand j’ai récupéré
No Cities Left …
Le livret précise que ce disque a été "écrit
et réalisé" par Murray A.
Lightburn, un garçon à la sensibilité
exacerbée, qui a visiblement eu du mal à se remettre
des disques des Smiths et de Morrisey.
La séance débute par "We can de have it".
Sur l’introduction atmosphérique, la voix de Lightburn
n’est pas sans rappeler celle de Damon
Albarn, période The Great Escape.
S’ensuit un fondu enchaîné sur des arpèges
cristallins. Le tout se termine dans un symphonie pop baignée
de cordes, de nappes d’orgues et de cuivres, sur lesquels
Lightburn égrène ses paroles douces amères
: "Jamais les choses ne seront comme on le veut vraiment".
"Who Are You Defender Of The Universe"
rappelle encore la glorieuse époque de la Britpop, quelque
part entre Blur et Pulp.
Pour le moment, le scénario reste classique mais sans faille;
le tout est exécuté avec brio. On se prend quand même
à sourire quand on pense que ce disque célèbre
à sa manière un genre vieux d’à peine
dix ans : La Britpop.
"Lost in the plot" porte
bien son titre, car dès les premières mesures, on
pense sérieusement perdre le fil de l’histoire, tant
on se croirait un album du Moz. Tout y est : la mélodie,
implacable, et surtout la voix, d’un mimétisme bluffant.
La fin du morceau est tout bonnement jouissive. Sur un air fédérateur
en diable, Lightburn chante "J’ai promis de ne plus jamais
pleurer;".
Sur "The Second part" on a l’impression que le
groupe a convié Jarvis Cocker
pour un petit rôle (de composition), tant la mélodie
rappelle la pop lyrique des Britanniques.
"ExpectTthe Worse/Cos She Is A Tourist"
est un titre épique, huit minutes de pop classieuse et racée…
Entracte…
L’intro de "Pinned Together, Falling
Apart" commence dans un maelstrom proche de Godspeed
You Blak Emperor, pour se muer en un morceau de pop délicate.
Le reste de la séance est sans surprise seul un soubresaut
punk vient troubler l’apparente quiétude de "Never
Destroy Us".
Alors que la fin du dernier morceau, "No
cities left" approche, et que the end défile
sur l’écran, on a un peu la même sensation que
lorsque l’on ressort de Kill Bill de Tarantino : on ne peut
s’empêcher de questionner son obsession pour les film
de kung fu . Mais on se dit qu’après tout on a passé
un bon moment et on est épaté par la maestria du cinéaste.
No Cities Left laisse un peu la même impression. En réfléchissant
un peu, on se dit qu’il n’y avait pas que des choses
mauvaises dans la Britpop. On repense alors à cette fameuse
compil, sur une cassette C-90, dans la voiture d’un pote,
on écume la côte bretonne au son de Blur, Pulp, Gene…
Et puis on se dit que l’on va chérir ce No Cities
Left des Dears en souvenir du bon vieux temps….
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