Seul en scène écrit et interprété par Matteo Vallon dans une mise en scène Farouk Bermouga.
S'inscrire dans le registre du seul en scène est à la fois aisé et difficile.
Aisé parce que stand-up au monologue dramatique, il permet à chaque postulant, du simple tchatcheur au comédien de trouver chaussure à son pied.
Difficile parce le genre est saturé par le comique générationnel et l'humour identitaire, les souvenirs d'enfance à deux sous, l'enquillement de vannes et les galeries de caricatures.
Matteo Vallon présente un premier solo intitulé "Tout ce que je ne sais pas faire" qui emprunte un chemin moins usité, plus périlleux et moins fédérateur que le gros rire gras en travaillant sur l'humour, les jeux de mots et avec les mots, les paradoxes navigant entre cocasserie et absurde qui pressentent une inscription dans la veine devossienne.
Son véhicule est un personnage (auto)fictionnel qui, même s'il est vêtu classe et a une belle gueule bronzée de clubbeur, est un Pierrot lunaire assailli de doutes existentiels et dont le délire imaginaire en prise avec une réalité appréhendée de manière décalée flirte du côté de l'univers scénique de Gauthier Fourcade.
Formé à l'Ecole Florent et aux Ateliers Andréas Voutsinas, Matteo Vallon, qui a déjà un peu roulé sa bosse au cinéma, au théâtre et à la télévision, est à l'aise sur scène et s'exprime avec éloquence et justesse.
Même s'il est encore un peu flottant dans sa structure et mérite d'être peaufiné à l'épreuve de la scène, ce premier jet, mis en scène par Farouk Bermouga, est prometteur. |