Je me souviens de ma première fois avec Michael Wookey, c'était au Café des Sports. L'underground parisien, Monster K7 en tête, parlait beaucoup de lui et j'avoue avoir été plus que fasciné par ce personnage hautement inspiré et possédé par ses compositions.
Alors non seulement un nouveau disque de ce prodige est toujours un événement, mais quand en plus l'on retrouve les Hiddentracks (genre d'orchestre difficilement situable entre le Magic Band de Beefheart, Tom Waits et le Portsmouth Symphonia, responsable du chef d'oeuvre Now sortie l'année dernière avec Angil) en backing band, cela fait forcément baver.
Les morceaux sont remarquables, l'interprétation est brillante, l'attitude est là, la voix aussi ("Fall On My Knees" en est l'exemple concret). Il y a toujours eu un côté cabaret chez Wookey, même si plus lo-fi à l'époque car orchestré au Bontempi sauvage, qui atteint, forcément, son paroxysme ici, laissant libre court à l'univers tarabiscoté du personnage.
Les arrangements donnent alors encore plus d'intensité aux titres, en évitant le piège de la redite, puisque les orchestrations sont assez variées (entre cordes symphoniques et fanfare d'ivrognes) et parfaitement dosées avec des entre-deux plus minimalistes ("Jesus Warm My Cocoa", "Thumbs Up").
Encore bravo donc, en particulier au label We Are Unique Records, qui s'impose définitivement comme étant le label à suivre en France, tant chaque sortie est une véritable pépite.
Laissons alors l'horrible orchestre du port de Liverpool couler en paix dans son sous-marin jaune, ces rêves nautiques sont loin de prendre la poussière et c'est très bien comme ça. |