Garciaphone, Olivier Perez à la ville, vient d’Auvergne, et comme les paysages de cette région, sa musique est loin d’être plate, préférant à l’horizontal rectiligne les montées et les descendes, et le feu qui gronde.
Jadis projet solo, d’abord hébergé chez Kütu Folk pour un premier EP Divisadora, Garciaphone s’est transformé en véritable groupe (sans basse mais avec Matthieu Lopez comme seconde guitare et Raphaël Brou à la batterie) et est passé plus à l’est chez le décidément impeccable label Bordelais Talitres.
En cinq ans depuis sa création, Olivier Perez a eu le temps de peaufiner une écriture et se trouver un son. Si l’on pense à l’écoute de ce Constancia au meilleur du rock alternatif US des années 90, que ce soit à Pavement, M Ward, Swell ou Grandaddy, ce sont surtout les qualités de la composition qui imposent un certain respect. Le groupe semble avoir en effet trouvé l’équilibre juste entre limpidité, simplicité et densité. Des chansons directes, débarrassées de toute enjolivure mais un album habité par un savant mélange atmosphérique oscillant entre des passages très lumineux ("Tornadoes", "Tourism", "Play Messiah", "Two Wounded Hearts" ou "Forgetter") et d’autres beaucoup plus sombres et électriques ("Pt Cabrillo", "Bad Shepherd").
Comme la photo de monts d’Auvergne nimbés d’un léger brouillard faisant office de visuel à ce disque, Garciaphone évite la tiédeur et une musique apathique et facile, joue à un jeu de cache-cache entre lumière et obscurité, entre engagement et élégance. Donner à entendre autant de musique dans un format aussi concis, les titres dépassant rarement les 3 minutes est une vrai prouesse qui ne peut que remporter une totale adhésion de notre part. |