Si fort. Dès la première écoute, pas d'espoir d'y échapper. En pleine face. Face à face. Massif. Monstrueux. Gigantesque. Impossible. Beau. Terrifiant. Magnifique. Le sens ? Mieux que cela : l'expression. Poétique. Sombre. Introspective. Bien plus immédiat. Bien en-deçà. De l'analyse. Du discours rationnel. En tutoiement doux-amour. Doux-amer. Larmes d'acide. Si fort. L'hypnotisme d'une voix. Le rythme d'un martèlement. Les craquements d'un manche griffé de cordes, saturées. Parfois si fort. Cela suffit. Arracher les masques. La grotesque mascarade. Logorrhéique. Fascination. Récitation. Essoufflée. Affolée. Au sens propre. Cracher. Vomir. Les mots jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de mots. Dire. La vie. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vie. Si fort. Si vide. Si absurde. Si lâche. Toutes les petitesses. Bassesses. Médiocrité. Mieux encore que face au miroir. Tu es à toi-même ton propre miroir. Un disque en bande originale de ton propre reflet.
Mendelson. Nouvel album de Mendelson. Projet de Pascal Bouaziz. Triple album. Sidérant. Ne l'ai écouté qu'une seule fois. Avant même sa fin, acquise la certitude. Se tenir là face à un disque culte. Monstre musical. Songer à Ferré, Lautréamont, Miller, Cloup, Callaferte, The Cure – à qui l'on veut. À Mendelson. Sans rapport musical, on n'avait pas entendu si fou, si fort, depuis Ego:Echo (Ulan Bator, 1999) ou III (Absinthe (Provisoire), inédit de 2009). Avant la fin, la bouche ouverte, le bec cloué. Il faut se taire. Il faut écrire. Si fort. Que le monde sache. Dès la première écoute. On pourrait creuser. Mais on pourra creuser. Pendant des années. Patiente plongée. Eaux troubles. Noires. À quoi bon attendre. On ne dira pas mieux. Loin de là. Incroyable. |