A cause d'un sommeil un peu trop réparateur, il ne sera pas possible de parler des deux premiers groupes. Gageons qu'étant donné la qualité des précedents concerts gratuits, ils auront su se montrer à la hauteur devant le public venus en masse pour ce samedi soir. Apres la conférence de presse de Béatrice Macé et Jean Louis Brossard, que nous vous proposerons ultérireuement, place à la musique avec Strup X, groupe rennais dont le son est encore une fois indéfinissable. Vêtus de blouses blanches dans une ambiance post- apocalyptique, ils alternent entre morceaux instrumentaux très rock et morceaux plus ou moins chantés, arrosés d'une bonne dose de samples sur un flot de guitares saturées. Encore un bon début pour cette soirée qui sera à mi chemin entre l'electronique et le bon vieux rock.
C'est tout en douceur que démarre la soirée sur la scène 4 avec The Real Tuesday Weld. Ce dandy anglais est accompagné de 5 musiciens jazzy : caisse claire, clarinette, basse, guitare et violon. L' orchestre est agrémenté d'une boite à rythme qui donne une tonalité plus moderne à l'ensemble. Les ballades romantiques semblent emballer un public nombreux, mais heureusement que la prestation scénique contient une note d'humour et de dérision pour que le tableau ne soit pas trop fade.
Après le hip hop plutôt classique de Promoe sur la scène 5, la bonne dose de rock attendue depuis le début de la soirée arrive avec Modey Lemon. Peut être parce qu'ils ne sont que 3 et sans bassiste, leur son est surpuissant ! Les 3 américains se donnent à fond, la grosse caisse est matraquée et le résultat est plutôt réussi pour qui aime le son rock garage punk.
Les
4 allemands mythiques de Kraftwerk, précurseurs de la musique électronique, avant même notre JMJ national, contrôlent leur image. Rideau devant la scène, pas de photographes ni de caméras. 23h30, le show commence : 4 pupitres, 4 portables et les 4 amis strictement habillés, droits comme des I derrière leurs machines et devant un ecran géant qui diffuse des vidéos ou du texte. "Tour de France", "Autobahn", les tubes sont là. Les vieux se régalent tandis que les jeunes découvrent. Même si on se demande parfois ce qu'ils font vraiment sur leurs machines, on ne peut que rester ébahi devant ces stars.
Après cette démonstration du passé encore bien vivace (je parle pour la musique, pas pour le jeu de scène de Kraftwerk !), place au groupe qui monte : Kasabian. Décidement , ce soir encore plus que les autres, la scène 4 est celle du vrai rock ! Les Kasabian forment un groupe de pop anglaise que l'on pourrait comparer à Oasis.. Un peu plus enervé, un peu plus désinvolte. Ils ont tout de meme réussi à faire enfin slamer les festivaliers ! Pour ceux qui ne connaissent d'eux que leur tube "LSF", sachez qu'ils peuvent faire encore mieux et n'hesitez pas à en decouvrir plus.
Petit passage amusant avec les jeunes larrons de Goldie Lookin' Chain, une bonne dizaine de gallois aux gueules improbables qui font un hip hop brutal mais festif, pour arriver aux Teddybears Sthlm, ovni suèdois, armés de deux batteries, d'un guitariste aux instruments étranges et d'un bassiste extraverti. Après une chanson instrumentale, les deux chanteurs débarquent de nulle part et lancent un ragga-rock excité inédit en France.
Inédit en France également, et surtout pour la première fois en concert, Border Crossing, collectif londonien, allie les mixes de deux compositeurs à l'apport de deux MCs et d'une chanteuse. Ca ressemble à Massive Attack et c'est tout aussi intéressant. Pas de couac pour une première prestation : ils sont contents d'être là et nous sommes contents de voir tous ces mélanges d'influences.
Tandis que les plus courageux pourront rester dans le son jusqu'à 8 heures du matin, il est temps de quitter les lieux et de prendre un repos bien mérité après ces 3 jours de musique . Belle réussite que cette première edition des Transmusicales nouvelle formule . Pas grand chose à redire si ce n'est quelques détails tels que l'impossibilité de retirer de l'argent en dehors d'un distributeur en panne ou l'espace média qui ferme un peu trop tôt pour travailler tranquillement. A part cela, les Trans, ce sont toujours trois jours de découvertes musicales, de mélanges, et de plaisir dans une ambiance plutôt festive. Vivement l'année prochaine !
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