Pièces courtes de Adam Biro mises en scène par Geneviève Brunet et Odile Mallet, avec Geneviève Brunet, Vincent Gauthier, Odile Mallet et Pierre Sourdive.
Geneviève Brunet et Odile Mallet mettent en scène avec beaucoup de sensibilité et de subtilité deux pièces courtes de Adam Biro qui propose deux singulières déclinaisons sur le thème de l'amour.
Car si elles sont réunies sous le titre "Que reste-t-il de nos amours ?", qui évoque la chanson mélancolique de Charles Trenet sur la jeunesse fanée et les amours enfuis, elles ne versent ni dans la nostalgie ni dans le sentimentalisme.
L'amour n'y est pas intrigue de comédie mais la grande affaire d'une vie : l'amour unique, épargné des basses contingences du quotidien et de la consomption passionnelle, l'amour sublimé, transcendé, fantasmé, érigé en principe de vie.
Dans un gala de charité, un homme à la belle prestance accoste une des prestigieuses invitées, une star mythique du cinéma hollywoodien, pour évoquer leur unique nuit d'amour lors d'un tournage à Cinecitta dans les années 60 alors qu'il n'était qu'un jeune peintre émigré hongrois devenu figurant pour gagner sa vie. Mais si elle est flattée par sa dévotion amoureuse, elle ne semble cependant pas se souvenir de ce moment aussi exquis que torride.
Sur un autre continent, en Afrique, un homme gravement malade demande à être reçu d'urgence pour un double et ultime rendez-vous avec la femme médecin responsable du cabinet médical de brousse qu'il a connu et aimé à l'aube de la seconde guerre mondiale. Et elle ne peut pas ne pas le reconnaître.
Pour ces deux partitions jumelles au dénouement inattendu, qui ont chacune leur petite musique et leur registre dramatique, un quatuor de comédiens aguerris qui confèrent une belle densité aux personnages.
Vincent Gauthier est parfait en admirateur inconditionnel qui retrouve ses émois de jeune homme et Pierre Sourdive campe avec réalisme l'homme qui, jusqu'à son dernier souffle, espère retrouver celle qui n'a pas quitté ses pensées.
Et puis deux grandes dames du théâtre : Geneviève Brunet, impériale et délicieuse en monstre sacré qui semble avoir survolé les vicissitudes tant du métier que de la vie, et Odile Mallet, admirable dans une tonalité plus grave, celle de la femme amoureuse de l'amour. |