Ce 14 mai à la Maroquinerie, on a pu voir Mac DeMarco et Sean Nicholas Savage, tous deux canadiens, tous deux bêtes de scène, mais définitivement différents au vu du parti pris musical que chacun adopte.
Originaire de Montréal, Sean Nicholas Savage est un jeune auteur-compositeur anachronique. Avec son complet-veston couleur caramel, sa chemise hawaïenne, sa moustache soignée et ses cheveux plaqués à la gomina, cet hurluberlu semble être tout droit sorti des années 1950.
En live, on se retrouve en plein revival du karaoké et des années 1980-1990, où les morceaux sont seulement accompagnés de quelques accords au synthétiseur ; on est loin d’une performance musicale. Teintée d’une pop nostalgique, la bande son est meublée par les mélodies et les percussions préenregistrées des premiers synthétiseurs. La performance vocale, en revanche, est très impressionnante : Savage est une véritable diva à la Tina Turner ou à la Elvis Presley, même si ses chansons d’amour n’en ont que l’air (écoutez donc les paroles). On frôlerait presque le second degré tant les musiciens comme le public ont ri ce soir-là.
Le set de Mac DeMarco était un peu plus anarchique, tournant au medley à la fin notamment avec la brève reprise de "Du Hast" de Rammstein – de quoi nous faire bien rigoler, encore une fois. On a pu écouter son album intitulé 2, sorti l’an dernier, ainsi que plusieurs reprises comme "Take Five" de Dave Brubeck ou encore "Blackbird" des Beatles, joyeusement détournée en version punk.
Mac DeMarco et sa clique ont de l’énergie à revendre et savent retransmettre cette énergie au public ; le résultat est top ! Jamais trop sérieux et toujours tout sourire avec ses dents du bonheur, Mac DeMarco a l’art de faire pleurer de rire et de faire danser à la fois. Côté musical, il n’y a rien de neuf, juste du bon vieux rock à aucun moment too much. Les chansons ont mûri par rapport aux enregistrements, les gars ont l’air plus pro, et la voix est assez exceptionnelle. Tour à tour lover et gros dur, Mac DeMarco joue des vocalises à la perfection, et ne peut pas s’empêcher de déconner avec tout ce qu’il trouve – sa voix et ses paroles en premier lieu. "God bless you", dit-il pour conclure. |