Les Queens of the Stone Age étaient en concert au Trianon à Paris mercredi dernier. Un concert vraiment très cool. Mais avant d'en parler, je vais commencer par râler, donc si vous voulez juste savoir comment était le concert, sautez la première moitié du texte.
Je vais commencer par un coup de gueule contre les organisateurs de concerts en général (dont j'avais déjà parlé ici, lors de la venue de Deftones en 2011). Il y en a vraiment plus que marre des places de concerts vendues uniquement sur internet (sur des sites qui ne sont pas capables de recevoir autant de demandes d'un coup et qui plantent ou rament pendant des heures, le jour où les places sont mises en vente). Le marché du disque se casse la gueule, les concerts restent une des dernières mannes financières pour les groupes (et les tourneurs et les maisons de disques), mais cela ne le restera pas longtemps si les maisons de disques et tourneurs continuent de se tirer une balle dans le pied en agissant de la sorte !
Il faut arrêter de faire jouer les gros groupes dans de toutes petites salles. Alors oui, c’est toujours plus cool de voir un groupe qu'on aime dans un petit club mais au final, il n’y a qu’une bande de privilégiés qui y aura accès. Il y a quand même d’autres possibilités, non ? Ou alors pour Paris, on a le choix qu’entre le Trianon et le Zénith ? Il n'y a rien entre les deux ? Et s'il n'y avait que le Trianon comme salle de concert, on ne peut pas prévoir plus de deux concerts de suite dans la même ville (en annonçant les deux dates depuis le départ et non en le faisant uniquement quand toutes les places du premier concert sont vendues en 5 minutes) ?
Je ne veux pas dénoncer un tourneur en particulier mais il se trouve que c’est souvent avec le même que cela arrive. Vous voulez des exemples ? En voilà ! Deftones (il y a 2 ans et pareil cette année), Queens of the Stone Age, Die Antwoord, Tenacious D… En plus pour Deftones et Queens of the Stone Age, on a la surprise d’une nouvelle date dans une grande salle annoncée pour la fin d’année au moment même où les gens commencent à se plaindre du déroulement de la vente des billets. Donc soit les tourneurs sont vraiment des gens pas bien malins qui ne connaissent pas bien leur job, soit ce sont des gens ultra cyniques prêts aux pires entourloupes pour faire cracher le moindre centime aux fans.
Et ne me dites pas que les tourneurs mettent en place des systèmes anti-vente au marché noir. Un petit tour rapide sur leboncoin ou eBay, et on trouve très facilement des places de concert vendues avec une plus-value de 300%, ce qui est totalement illégal en France. Et quand on signale ces ventes, 2 fois sur 3, elles ne sont pas retirées des sites en question et quand on parle de ceci au tourneur, il s’en fout aussi ! Et je ne parle pas des mecs qui vendent des billets devant les salles de concerts, ce sont toujours les mêmes 5 types ! Il y en a même un qui me reconnait à force de me voir et il m’a proposé son numéro de téléphone pour que je sois certain d’avoir des places pour les gros concerts !
Là, je pousse un gros coup de gueule, mais je suis un privilégié car j’ai souvent des pass presse pour aller voir les concerts. Mais je pense aux gens qui sont vraiment fans de musique et qui se font vraiment avoir à devoir payer beaucoup et qui vont arrêter d’aller voir des lives par dégoût de l’organisation de ces événements.
Bref, j'ai fini de râler, vous pouvez reprendre la lecture normale de l'article.
Masters Of Reality, la première partie du concert, était plutôt cool. Je ne connaissais pas du tout. IIs ont un peu des têtes de papy (enfin, surtout le guitariste qui a une barbe blanche impressionnante) mais ils envoient bien la sauce ! Un mélange ultra péchu de rock psychédélique à la sauce 70's et de heavy metal incisif façon Black Sabbath. Mais bien qu’ils soient très bons, on est là pour QOTSA...
La foule s’enflammera dès l’arrivée du groupe sur scène. Dès le départ, une salve de missiles groovy boostés aux riffs incendiaires et les rythmiques ultra tendues donnent le ton de la soirée. Les mélodies suaves et entêtantes mêlées à une énergie rock ainsi qu'un chant plus aérien que par le passé mettent tout le monde K.O. très vite (surtout que la carte No One Knows est décochée assez rapidement). Mais Homme pense à entrecouper le set de passages plus calmes pour permettre à la foule de reprendre sa respiration. Des mélodies pop lascives transpirent par dessus le blues bien lourd du Elvis roux. Les guitares saturées sont épaisses à souhait tout en étant mises en valeur par une seconde couche de riffs aigus et le chant plaintif.
Apparemment, il y a un écran qui balance les animations de l’illustrateur qui a bossé sur les clips/teaser du dernier album mais d’où je suis, je ne vois rien (je suis contre la barrière de sécurité à 1 mètre de la scène, bien à gauche, ce qui me permet de bien voir tout le groupe mais pas le fond de la scène.). La météo rend ce concert un peu spécial (grosse chaleur et orage). Il fait super chaud dans la salle et tout le monde est moite. En même temps, c’est un peu l’atmosphère idéale pour écouter QOTSA, une ambiance lourde et pesante avec de la sueur qui te coule dans le dos comme si tu étais en train de traverser le désert. Cela accentue le côté transe hypnotique des riffs répétitifs du groupe.
Josh Homme s’amuse et plaisante avec le public comme à son habitude (avec toujours une inévitable blague sur la bite du batteur comme à chaque fois que j’ai vu le groupe en live, même si le batteur est aujourd’hui une nouvelle recrue) et tente quelques mots en français. John Theodore, le nouveau batteur a bien pris ses marques et donne le rythme avec force et précision. Le groupe est assez en retrait par rapport à son leader (dommage car Dean Fertita, au clavier et à la guitare, est excellent), mais Josh Homme est le mâle dominant de cette meute et personne ne peut lui renier son leadership ! Le set n’est pas ultra long (de toute manière avec la chaleur, personne ne l’aurait supporté) mais efficace avec un bon mélange entre nouveautés et classiques, titres bourrins et chansons calmes. |