Sycamore Age, dont le premier album, éponyme, est sorti début juin, est un groupe italien aux compétences très variées, des instrumentistes pointus aux genres les plus distants les uns des autres, classique, électronique, pointes de guitares folk et jeu acoustique classique, dont l'ambition semble être de balader l'auditeur de galaxie en galaxie à chaque nouvelle plage accostée.
Avec leurs influences aussi noyées qu'un JB dans le Mississipi, le groupe installe d'emblée une atmosphère de gravité toute en lenteurs voluptueuses, de nappes hypnotiques, déclinées avec force pianos, violons et longues plaintes par le biais d'une sensibilité vocale qui peut évoquer, sur certains titres, les anglais de The Auteurs période How I learn to love the bootboys par moments, mais à mon sens, plus souvent quand même, à Mathew Bellamy, de Muse.
Mélodies mélancoliques, ambiances et production soignées, un titre comme "Heavy Branches" pourrait être la bande son d'un film de Tim Burton, ou encore évoquer les Murder Ballads de Nick Cave, l'humour en moins. "How to hunt a giant butterfly" démarre à peine électronique que des accords aux sonorités médiévales se font plaquer, assez joliment d'ailleurs, comme pour affirmer la personnalité du groupe.
L'avant dernier titre "Kelly!!!" laisse percevoir encore de nouvelles voies, mêlant une partie aux arpèges qui coulent sagement avant de se muter en un riff basique et distordu, à vous faire branler le chef, même si dans tous les cas l'endroit est mal choisi.
Curieux d'entendre le deuxième opus et en attendant, oyez, braves gens ! |