Le soleil brille dans la musique de Cayucas. Il éclaire une musique digne héritière de la pop californienne des années 60 et de la surf music. Bigfoot est un ensorcellement court, trop ? (8 chansons pour à peine 30 minutes) mais intense. Le son est impeccablement, merci Richard Swift (déjà présent sur le disque de Foxygen) chaud et tropical où s’épanchent des harmonies chaloupées. On pense immédiatement aux Beach Boys mais aussi à Vampire Weekend (Cape Cod Kwassa Kwassa, la polyrythmie et les teintes africaines semblent traverser tout du long ce disque) ou Cults.
Comme ces deux groupes, Cayucas crée l’illusion d’être incapable d’écrire une mauvaise chanson, ce qui ne signifie pas forcément que tous les titres soient exceptionnels, loin de là, mais il y a une sorte de magie, de léger enchantement qui se dégage de ce disque. Cayucas, malgré des chemins bien balisés, évite la redondance, s’amuse avec les atmosphères entre pop imparable ("Will "The Thrill"", "Cayucos" ou "High School Lover"), compositions plus élaborées ("Deap Sea", "A Summer Thing") ou électro discrète ("Ayawa 'Kya", "Bigfoot").
Pourtant, à l’image de la station balnéaire de Cayucos dont le groupe a tiré son nom et une chanson, tout n’est pas si rose que cela. On éprouve beaucoup de plaisir à l’écoute des chansons, on se met à rêver des tropiques grâce au groove sinueux et reptilien mais le frisson ne dure qu’un instant. La faute à des titres qui, malgré une belle écriture, manquent de densité et de profondeur. On se baignera donc dans une belle clarté mélodique mais comme les amours d’été éphémères, ce Bigfoot risque bien d’être oublié dès septembre. En attendant, ne gâchons pas notre plaisir en passant à côté ce disque. |