De la musique comme d'une peinture, impressionniste... Bibio, projet électro-hétéroclite de Stephen Wilkinson, s'offre une septième toile qui démarre comme une promenade bucolique mais prend vite des airs d'acrobaties et de grand-écart, s'autorisant par moments d'étonnants pas de côté en direction d'univers plus urbains, glitch, hype et fun.
C'est que Bibio aurait fini par réussir à concilier toutes ses influences, tous ses amours musicaux : électronica, folk, pop, musique abstraite, hip-hop... Quant à l'auditeur, ravi, il ne sera plus certain d'être chez Warp, chez Ninja Tune ou chez Valeot Records.
Toujours surprenant, l'album se déroule néanmoins avec douceur, ne confondant pas expérimentation avec provocation, se souvenant toujours qu'il y a, de l'autre côté du disque, ce miroir, la sensibilité d'un amateur, qu'il faut rencontrer, flatter, satisfaire. Et Bibio de nous prendre par la main, pour nous faire toucher du doigt ses propres sensations. Cinquante minutes plus tard, se réveiller – de la peinture plein les doigts. |