Californie.
Cote Ouest, Pop. Voila de quoi introduire Beulah,
groupe au nom étrange mais à la musique envahissante.
Non pas de cette emprise lourde et enfermante, mais plutôt
une invasion de sons pop, enjoués et dynamiques.
Beulah a tracé sa route depuis la formation du groupe.
Sans pour autant connaître la gloire, le groupe a une carrière
régulière mais non stagnante.
En témoigne ce dernier opus, Yoko,
qui tranche avec l’album précèdent, de par sa
profondeur, mais s’inscrit dans une continuité de sons
pop légers et attirants.
Beulah est un groupe de 6 californiens, avec une trompette, des
chants (quoique les chœurs soient un peu abandonnés
sur Yoko).
Depuis A small Cattle Drive in a Snow Storm,
leur premier maxi en 1997, puis le premier album majeur, le génial
When Your Heartstrings Break, au titre
pourtant mélancolique, Beulah s’est fait une petite
place dans le paysage de la pop dite californienne, nom qui provident
essentiellement de l’influence des Beach
Boys et des Kinks. Ces influences
se ressentent d’ailleurs chez Beulah. L’ouverture de
l’album par exemple, "Score from
Augusta", est très proche des Beach Boys, et
des Kinks pour la deuxième piste, "Sunday
Under Glass".
De ces groupes Beulah possède l’audace de l’instrumental,
comme sur "Emma’s Blowgun last stand"
avec son intro de trois minutes et sa dernière minute chantée.
Les instrumentaux contiennent une trompette légère,
qui vient adoucir la musique.Beulah possède aussi la facilite
d’écriture, ces arpèges qui collent a l’oreille
et semblent écrits en quelques secondes.
En 2001, The Coast is Never Clear obtient enfin les faveurs de
la presse spécialisée. L’album est encore mieux
maîtrisé que When Your Hertstrings Break, avec des
melodies poussées à leur efficacite maximale, un pur
entertainment album qui met le sourire aux levres. A part "Silver
Lining", sorte de retour aux annees collège,
ou suite d’une écoute prolongée de Greenday,
qui dénote un peu.
La chanson la plus aboutie est sûrement "Burned
By the Sun", titre repris par Jason
Lyttle dans sa compilation Grandaddy,
Artist’s choice Below the Radio
au titre évocateur, la chaleur du soleil de la côte
ouest.
On se demande pourquoi le groupe n’a pas percé. Est-ce
parce qu’il n’a pas le style petit jeunot de The Thrills,
ou des Shins. Peut-être le groupe aurait-il dû mettre
un "The" devant son nom.
L’album Yoko est moins plaisant, du moins directement appréciable.
Il est plus sombre et plus fin. Il souffre aussi de la séparation,
pendant sa genèse, de quatre des six membres du groupe avec
leur compagne respective. Enfin c’est l’impression qu’il
procure.
L’album est plus hétéroclite que les précédents,
frôlant le rock, et le psychédélique avec "Wipe
Those Prints and Run". En fait l’album déçoit
non pas son manqué de qualité, mais par son inadéquation
avec le genre de musique qu’on attendait de Beulah…
Il se passe un peu l’inverse de la chronologie usuelle, d’abord
les albums osés surprenant pas leur liberté, légèreté
et maîtrisé, puis l’album plus trouble, montrant
une maîtrise certaine mais qui n’a pas trouve sa voie…
C’est le quatrième album piège. Dommage, car
après avoir passé brillamment les trois plus difficiles
étapes, du premier album en forme d’intrusion réussie
à confirmer, à la confirmation du second, et à
l’absence de tarissement du troisième, Beulah s’affaisse
légèrement.
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