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Bernard Spindler  (Editions du Rocher)  mai 2013

A Monaco, nom magique, évocateur à biens des égards et, selon les sensibilités, d'un royaume d'opérette, du ghetto du gotha, d'un paradis fiscal ou d'un pays de conté de fée dans lequel les princes épousent des bergères, l'argent coule à flots.

Monaco a aussi beaucoup fait couler d'encre, notamment avec les frasques (de jeunesse) de l'avant-dernière génération qui trustaient la une de la presse people, et Bernard Spindler apporte son eau laudatrice à ce moulin enchanté.

En effet, grand homme de radio, Radio Monte Carlo bien sûr, qui fut président du Monaco Press Club, association professionnelle consacrée au rayonnement de la Principauté et de l'identité de son image culturelle, il publie aux Éditions du Rocher, maison d'édition établie à Monaco, "Jeux de dames à Monte-Carlo" sur une thématique déjà explorée par Michel-Yves Mourou avec "Princesses de Monaco", publié chez le même éditeur, celle du rôle déterminant de la gent féminine dans une monarchie sous obédience de primogéniture masculine.

Car, comme depuis le 17ème siècle, la Maison de Monaco issue d'une famille de patriciens gênois mais éteinte en ligne masculine, a été relevée par des filiations féminines et naturelles, ce sont des femmes qui agissent aux lieu et place des princes qui n'étaient pas des foudres de guerre.

Bernard Spindler procède de manière à la fois plus resserrée et plus large que son compatriote par voie d'un focus sur la période de la Belle Epoque, période fondatrice de la principauté actuelle, et sur toutes les femmes à l'origine de la transmutation du caillou en lingot d'or.

En lisant cet ouvrage un peu échevelé et sans prétention littéraire, se distinguent deux catégories de femmes.

En premier lieu, les alchimistes, des roturières qui se révèlent de véritables précurseurs des techniques de l'entrepreneuriat et du marketing et qui concoctent un véritable business-plan pour transformer ce fief seigneurial grand comme un mouchoir de poche, pardon, une pochette de smoking, de deux kilomètres carré soit 2% de la superficie de Paris, en micro-Etat prolifique.

La première, née Caroline Gilbert de Lametz, est la belle-soeur du prince régnant qui décède sans descendance. Issue de la grande bourgeoisie, elle en a la détermination, l'esprit d'entreprise et le pragmatisme, ce qui fait défaut à son époux devenu prince d'une ville libre au statut politique incertain qui, vivant des exportations d’huile et de citrons, courait à la faillite.

La principauté n'a ni ressources naturelles ni argent mais la nouvelle princesse a des idées, et surtout une idée, de faire de cet éperon rocheux sans plage qui n'a pour seul atout que la clémence du climat méditerranéen, un haut-lieu de plaisirs et une étape incontournable de la tournée des grands-ducs pour les grandes fortunes en attirant en premier lieu les estivants aisés en villégiature à Cannes et à Nice toujours en quête de nouveauté.

Cette idée se traduit en une trinité gagnante, soleil, luxe et casino dans un parc d'attractions de luxe, une sorte de parcs à thème précurseur de Disneyland pour clientèle fortunée avide de sensations nouvelles.

Pour construire casino, thermes marins et infrastructures hôtelières, la princesse, en gestionnaire avisée, fait prendre tous les risques financiers à un homme d'affaires qui a fait ses armes en Allemagne, François Blanc, en contrepartie d'un droit d'exploitation de ce qui deviendra la Société des Bains de mer dont il est le principal actionnaire.

La seconde femme de tête est sa jeune épouse Marie Blanc qui sera surnommée "Madame Monte-Carlo", de 27 ans sa cadette, est une modeste fille de savetier qui, loin de se cantonner à jouir du pactole, va s'investir totalement dans le développement de Monaco allant par exemple jusqu'à inventer un artisanat local, la céramique de Monaco, et prendra activement la succession de son mari.

Tout tourne parfaitement comme sur des roulettes. Mais il manquait à Monte-Carlo, où "on ne créait rien de durable... à part le bonheur", le grand prestige et "il devenait urgent d'attirer écrivains, gens de théâtre, musiciens et divas d'opéra".

Et là entre en scène, Alice Heine, la seconde épouse du prince Albert 1er, le petit-fils de Caroline Gilbert. Issue de la grande bourgeoisie d'affaires, passionnée de théâtre et de musique qui a tenu salon à Paris et qui va drainer ses connaissances vers Monaco.

Quant à la deuxième catégorie de femmes qui "firent" Monaco, ce sont les demi-mondaines qui accompagnaient "les banquiers, les grands ducs et les hommes d'Etat qui les montraient comme on montre un bijou", les prostituées de haut vol qui s'installèrent sur le rocher pour participer aux plaisirs monégasques et les artistes, les théâtreuses et castafiores dont de célèbres telle Sarah Bernardt qui, pour des cachets conséquents, acceptaient de prodiguer leur art hors des capitales.

Bernard Spindler prend plaisir à évoquer les belles pour qui la Belle Epoque portait bien son nom. Un siècle plus tard, Monaco continue à faire rêver les investisseurs comme les midinettes.

 

 

MM         
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