Avec la sortie de son second album, The Electric Lady, Janelle Monáe qui est en pleine tournée mondiale, s’est arrêtée le 16 septembre dernier du côté de l’Alhambra de Paris, pour un concert à guichet fermé.
Les fans parisiens étaient au rendez-vous pour un show haut en couleur et en surprise. L’artiste qui s’est fait connaître en 2010 avec son premier album, The Archandroid et plus tôt encore pour certains fans de la première heure avec The Chase Suite, avait donc décidé de sortir l’artillerie lourde. Quoi de plus normal me direz-vous, pour celle qui campe les traits métalliques de son alias robotique : Cindy Mayweather.
Elle a fait appel à tout son répertoire pour tenir la salle en haleine, exploitant ses deux albums et son EP pour mettre en place l’univers fantasque qui accompagne sa musique. La fuite d’un androïde qui est tombé amoureux d’un être humain dont la course découvre en fait, l’accomplissement personnel de la chanteuse.
Et Janelle a annoncé la couleur très vite en ouvrant sur la piste d’ouverture de son second album en collaboration avec son père spirituel Prince, "Give 'em What They Love" ! (Donne leur ce qu’ils aiment). Une ouverture propice, au grand plaisir de la foule qui réceptive comme pas deux, reprenait déjà les paroles en chœur (près d’une semaine après la sortie de l’album) et dans une synergie totale avec son groupe et avec une efficace fluidité, les pistes ont commencé à s’enchaîner.
Embraillant sur le titre "Sinceraly Jane", tiré de l’EP de 2009, la belle habillée d’une chemise blanche, d’un pantalon blanc et d’une paire de bretelles noires surprend par sa puissance vocale. Les arrangements mis en place pour les versions live de ses chansons étant bien plus dynamiques que les versions studios, la chanteuse se retrouve avec assez d’espace pour pousser de la voix comme une vraie diva. Une grande partie de son impressionnant jeu de scène repose sur cette puissance vocale qu’on n’entend que par petite touche dans les versions albums.
Bien évidemment avec les titres "Q.U.E.E.N.", "Cold War", "Tightrope" et "Electric Lady", elle s’assure une audience déchainée qui, non contente de reprendre tous les refrains, tente autant que l’exiguïté de la salle le permet, de se déhancher comme autant de girouettes. Il faut dire que la véritable Electric Lady qui est sur scène n’a pas volé son sobriquet. Elle se démène dans tous les sens, saute d’un côté à l’autre de la scène, se roule par terre comme une dératée ou part dans un surfcrowning inattendu au grand ravissement du public.
Plus surprenant encore, elle s’était lancée dans une reprise du hit des Jackson 5 "I Want Your back" très réussi, son timbre de voix s’alliant parfaitement à celle du jeune Michael Jackson.
Mais l’un des moments qui marqua indéniablement les oreilles et les yeux, fut bien évidemment l’enchaînement des chansons "Let’s Go Crazy" de Prince et de son titre "Come Alive". Elle exécuta le premier avec la même perfection qu’au BET awards de 2010 (devant Prince lui-même, qui lui décocha UN sourire, Oh Mon Dieu) et poursuivit l’expérience avec le second, jouant sur les paroles décrivant la folie et un jeu de scène déjanté. Allant jusqu’à intimer le public de s’asseoir par terre au rythme de ses "down down down down", après les avoir poussés à rentrer dans un jeu de question réponse avec elle-même à coup de "la la la la la la la".
Une prestation scénique tirée à quatre épingles qui, pour autant, n’a pas jeté d’ombres sur le talent et l’énorme réserve d’énergie de l’artiste. Et à la sortie de l’Alhambra, toutes les têtes affichaient des sourires béats, conscientes d’avoir assister à un spectacle d’exception ! |