Pour
son deuxième album La luge, le
graphisme du Ü
du premier album éponyme est remplacé par la
binette de Travis Burki qui a composé
13 pépites, pas moins.
Des pépites pour faire un collier à Daphné,
sa femme, à qui est dédié l’album. Elle
a bien de la chance d’être ainsi aimée. Amour,
un thème récurrent chez Ü même s’il
se décline de différentes manières, l’amour,
l’humanisme, la joie.
Il écrit et chante des chansons qui sont autant de petites
histoires de tous les jours.
Qu’elles soient philosophico-politiques comme "Réalisme"
("Y a-t-il une idée à transmettre aux hommes/aux
incrédules et aux croqueurs de pommes/Un geste, un mot qui
porterait secours/Si je ne le sais, je l’entends/L’Amour")
ou "Si je savais" ("Même
si vous décryptez les dessins dans le marc de café/Gardez-vous
d’éprouver votre acuité pour régler mon
conte de fée/Essayez d’aime"r),
Qu’elles soient tendres ("Antoine"),
Qu’elles soient réalistes "Dans
la joie" ("Puisque nous voulons que notre amour
vive/Finissons nos verres cul-sec et baisons")
Qu’elles soient ironiques telle "XXL"
("Et un vendeur de crêpes abrité derrière
sa paroi/Qui, tel un DJ fou, va programmer sur ses platines/Le morceau
que l’on attend, le morceau de margarine")
Qu’elles soient poétiques ("Les
grands chevaux") ("Je vais monter sur mes grands
chevaux/Et galoper jusqu’au midi/Pour t’offrir la rose
des vents/Et du soleil pour que tu souries")
Qu’elles soient lumineuses ou sombres "Qui
fus-je?" ("Déjà citoyen transfuge/Allumant
dans la nuit des temps/Mon étoile au firmament") ou
"Château hanté"
("Pourquoi faut-il toujours s’en aller/Sans doute pour
mieux se retrouver")
ses chansons sont autant de petites fables qui ne sauraient s’écouter
d’une oreille distraite.
Un répertoire dense, une écriture nerveuse et aboutie,
une musique virevoltante qui sortent des sillons battus de la chanson
française. Poète inspiré flirtant avec le surréalisme
du poète assassiné et le décalé de Boris
Vian, il nous ouvre les portes d’un univers très attachant.
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