Si
l'habillage graphique de ce disque, couleurs et photos comprises, est fortement
connoté années 70 ce n'est pas par hasard. En effet, plus que
de vouloir se donner un vrai faux air kitsch plutôt tendance en ce moment,
Les Ralph Myerz & the Jack Herren Band font un clin d'oeil
à leurs "victimes". J'entends par là tous ces disques
des années 60 et 70 que pillent sans vergogne cette bande de solides
gaillards norvégiens afin de créer des morceaux up-tempo assez
sympathiques.
Repérés, comme beaucoup de DJ, lors d'une soirée, les Raph
Myerz se sont créés il y a déjà 4 ou 5 ans et on
un petit succès dans leur pays. Avec ce Special Album ils
arrivent donc enfin en France, portés par la déferlante scandinave,
aussi bien du coté de la pop (de Midnight Choir à Ai
Phoenix) que de l'électro (de Gusgus a Royksopp).
Ce disque navigue dans la musique électro plutôt calme, entre le
down-tempo de Thievery Corporation et les rythmes plus axés
dance floor de Royksopp, un faux calme trop rapide pour les lounges
bars qui prolifèrent d'ailleurs dangereusement et pas assez rapide pour
les boites branchées.
Une musique électro à écouter chez soi alors ? Ben pourquoi
pas oui ! (Personnellement j'ai aussi tenté dans le métro et c'était
très agréable faut bien l'avouer).
Mais alors me direz vous, c'est quoi cette musique électro mais pas assez
comme ci et trop comme ça à la fois ? Et bien, une musique qui
fait largement la part belle aux mélodies (les chants sont d'ailleurs
enregistrés par leur soin pour des raisons, explique la bio, avant tout
juridiques -trop compliqué de sampler des voix semble t il).
Des mélodies néanmoins posées sur des boucles de sons
à n'en plus finir, des rythmes entêtants et hypnotiques, qui parfois
progressent au fil du morceau et parfois se bornent à boucler sur les
3 mêmes secondes. Les boucles de sons se retrouvent d'ailleurs la plupart
du temps entremêlées et donnent à ce Special Album une coloration
assez dub dans l'esprit, d'ailleurs comme tout groupe de dub qui se respecte,
vous n'échapperez pas à l'incontournable titre tendance reggae
("Savannah") qui souffre malheureusement de quelques longueurs.
Car le maitre mot de ces djs est par définition le samples et on retrouve
parfois très largement l'inspiration 70's du groupe comme sur "Nikita"
ou l'on jurerait que le chant sort tout droit d'une oeuvre du célèbre
tandem Michel Legrand / Jacques Demy.
Et même si sur la longueur le Ralph Myerz & the Jack Herren band
s'essoufle un peu dans des redites, ce disque d'électro zen et bon enfant
mérite qu'on s'y attarde.
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