"Auto-étiqueté chanson folk désaxée, Néons Blancs & Asphaltine, est le deuxième album d’Arman Méliès, leader du groupe de brit pop eNola.

A l’instar de son homonyme, Georges Méliès, l’enchanteur qui réalisa notamment le fameux "Voyage dans la Lune", œuvre remplie d'humour, de fantaisie et de poésie - et ce n'est pas une simple figure de style puisque sur les quatre pochettes différentes créées pour cet album réalisé et enregistré dans L'oeil de la lune (coïncidence sans doute encore), figurent des images de l'époque où Méliès mit au point son kinétographe - Arman Méliès pratique l’art de la surimpression pour dévoiler quelques plages de son singulier univers.

Un univers poétique et contemplatif dans lequel il n’est pas aisé d’entrer à la première audition. Ce n’est en effet qu’au fil des écoutes successives que l’on découvre la richesse de ses mélodies souvent épurées, calmes, claires-obscures et cependant non dénuées d’intention esthétisante.

Si la mélopée vocale, entre Dominque A et Keren Ann, convainc moins, en revanche, la musique introspective, qui pose des ambiances entre pop léchée et post-rock lunaire, et décline des atmosphères plutôt méditatives et mélancoliques, enchante.

Le morceau d’introduction qui donne son titre à l’album, "Néons Blancs et Asphaltine" est, en ce sens, d’une efficacité redoutable.

Des préférences? Sans doute la lumineuse "La peau des nuits" et la crépusculaire "Hantée".

Après quelques belles ballades, l’album se clôt par "Hollisong" en hommage à Mark Hollis le songwriter de Talk Talk. Pas mal comme influence !