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Interview  (Paris)  30 novembre 2004

Impossible de ne pas connaître Merri ! Télé, cabaret, théâtre, il est partout. Avec "Attention : un voisin près de chez vous! ", il signe sa première pièce qui se joue actuellement au Théâtre Michel, une pièce décapante sur les troubles du voisinage.

Merri est un passionné et un boulimique de travail au point de jouer au moins deux spectacles par soir tout en trouvant le temps d'écrire et de veiller aux destinées de son théâtre Le Triomphe. Et pourtant, il a tout de suite accepté et trouver le temps de nous recevoir.

On voit souvent votre visage à la télévision, sur les affiches de spectacles, mais qui est Merri ?

Merri : Je suis un comédien qui est actuellement à l’affiche d’une pièce "Attention : un voisin près de chez vous" qui se joue au Théâtre Michel et un spectacle "La messe" au Théâtre Le Triomphe dont je suis le directeur.

Comment êtes-vous venu au théâtre, au spectacle, sur scène ?

Merri : Par hasard, par Philippe Bouvard. Ce n’est pas du tout une vocation. C’est Philippe Bouvard qui m’a repéré et poussé à jouer.

Et pourquoi avez-vous persévérer ?

Merri : Parce que ça a marché (rires).

Certes, mais cela vous plaisait-il ?

Merri : Oui. Mais comme j’avais déjà des personnes de ma famille qui était dans le métier de comédien, ce n’était pas un truc rêvé. Je ne faisais pas partie des gens qui rêvaient de jouer la comédie et qui ne vivaient que pour ça. Etre sur scène ne m’attirait pas spécialement.

Les débuts c’était l’écriture de sketches ?

Merri : Oui. J’écrivais pour l’équipe de Bouvard. Comme mes textes le faisaient bien rire, il a demandé à rencontrer l’auteur. Et un jour il m’a forcé à remplacer un comédien au pied levé. Il a tellement insisté que je l’ai fait. Les gens ont ri, ça a fonctionné et à la fin, il m’a demandé ce que je faisais. A cette époque-là, j’avais une société et j’étais mon propre patron. Donc je lui ai dis que j’étais disponible et il m’a engagé comme comédien. Et c’est une offre qu’on ne peut pas refuser !

Votre actualité c’est la pièce que vous avez écrit et que vous jouez "Attention un voisin près de chez vous". Quelle est sa genèse ?

Merri : Le thème est universel car nous avons tous un voisin. Un voisin de palier, un voisin au restaurant, etc…Et ce voisin peut vous embellir la vie mais aussi vous la gâcher. L’idée m’est venue de ma situation personnelle car j’habite une rue où tous les voisins sont des copains. Il se passe plein de choses. Mais comme toujours, il y a un ou 2 chieurs qui ne supportent pas qu’on soit amis et bien sûr le voisin qui a un chien qui gueule en permanence pour rien, un chien con. Et si le chien est un emmerdeur, ce n’est pas un hasard. Son propriétaire est souvent un emmerdeur aussi.

Dans la pièce, le voisin et son chien sont des arlésiennes.

Merri : Oui. Le sujet est un nouvel occupant de l’immeuble qui se trouve piégé par ses voisins de palier qui sont extrêmement gentils au départ mais dont le seul but est de le faire partir au plus vite car ils ne supportent pas les autres. Ce sont 2 malades.

Vous jouez également dans cette pièce. Vous écrivez toujours pour vous ?

Merri : Dans un one man show, oui, parce que sinon il n’y aurait personne sur scène (rires). Mais sinon, j’écris souvent pour les autres. Je n’écris pas dans le but de jouer. Ce n’est pas une priorité.

Pourquoi avoir choisi de monter cette comédie au Théâtre Michel et non dans votre théâtre ?

Merri : D’une part, parce que la programmation au Triomphe était complète mais aussi parce qu’il s’agit de la première pièce que j’écris. Donc je voulais un avis extérieur. J’ai donc proposé à Monsieur Camoletti, le directeur du Théâtre Michel, de faire une lecture et cela avec les comédiens qui jouent actuellement mais que je ne présentais pas du tout dans ces rôles. Et après la lecture, il m’a dit : Je la prends. Et comme elle m’est présentée c’est-à-dire avec les comédiens que je viens de voir.

Donc c’était très rapide. Les comédiens étaient disposés et disponibles pour la jouer aussi rapidement ?

Merri : Oui.

Pourquoi ne les voyiez-vous pas dans le rôle ?

Merri : Tout simplement parce qu’on se fait des idées quand on écrit des personnages. Mais en même temps, on n’a pas un regard extérieur. Et finalement, ils fonctionnent bien. Le trio marche bien. Comme quoi !

Vous avez changé de format. C’est une comédie mais axée autour du burlesque.

Merri : C’est un mode d’humour qui me fait beaucoup rire. J’aime Shirley et Dino, Louis de Funès, les gens qui font du burlesque. J’aime ceux qui font du visuel. Je n’ai rien contre les comiques qui ne font que parler mais cela passe mieux à la radio qu’à l’image. J’aime bien que le registre soit adapté au média. Sur scène, voir quelqu’un, qui peut être très très drôle, mais derrière un pupitre qui lit, pour moi ce n’est pas indispensable qu’il fasse de la scène.

De plus, j’ai un physique que je ne peux pas ignorer. Je mesure 1m95, je suis pas très gros, j’ai une tête de tortue (rires) donc je m’en sers. Je m’en amuse. Comme on a un physique drôle mieux vaut en rire. Et ce qui est formidable c’est que Camoletti qui avait une programmation assez classique pour le Théâtre Michel, 40 ans de Boeing-Boeing, tente le drop de changer de registre.

Le registre du burlesques est complètement ignoré en France alors que le public en raffole. D’où le succès de Shirley et Dino. Et pourtant, ils existent depuis des années, notamment avec "Achille Tonic", qui faisaient le plein mais il a suffit de la médiatisation pour que ça explose ! Ainsi au Canada, je fais des salles de 3 000 personnes. La télévision ne consacre aucun espace au burlesque. Parfois, il y en a mais qui vient très rarement de France. Il y a eu Benny Hill, Mister Bean. Et ça cartonne. Et dans les deux, il y a très peu de texte. Ce n’est que du visuel.

Il y a donc une vraie demande du public mais cela n’intéresse pas les professionnels. Il n’y a pas un producteur en France qui produit du burlesque. Il y a du comique de texte, des boysband du comique avec des mecs un peu mignons mais les comiques qui aiment grimacer, déconner, faire des roulades, il n’y en a pas. Et pourtant ce n’est pas un registre has been. Je vois ici au Triomphe que cela plaît aux gens de 7 à 77 ans comme Tintin ! Ce n’est pas un hasard ! Et ce qu e l’on entend dans la salle c’est du vrai rire spontané ! Ce n’est pas du houhou intellectuel mais du hahaha !

La transplantation en quelque sorte au Théâtre Michel est-elle réussie ?

Merri : Il y a 2 choses. C’est d’abord un vrai pari. D’abord que la pièce est représentée à 19 h qui est un horaire qui n’existait pas, que l’on découvre et que j’ai également adopté au Triomphe. Et puis parce que ce style de comique n’existait pas au Théâtre Michel.

Passe Delphine Sagot, comédienne, qui joue également dans la pièce avec un petit chien qui s’appelle Typhus….comme dans la pièce.


Merri : Donc pour le moment, ça va bien.

Quelle est la programmation prévue ?

Merri : Jusqu’à la fin des fêtes. Ensuite, le spectacle sera repris au Triomphe. Christophe Camoletti, le fils de l’auteur Marc Camoletti, et sa femme Ariane qui ont pris le théâtre savent que nous ne sommes pas des stars, donc nous n’avons pas une grosse promotion, et que la création d’horaire et le changement de programmation demandent un peu de temps pour faire leurs preuves. Comme nous n’avons pas la première grosse machine qui est la programmation, il nous faut la seconde qui est le temps.

Et le temps nous donne raison puisque le nombre des spectateurs est en augmentation constante. Mais on ne peut pas remplir en 8 jours parce que les pièces qui remplissent en 8 jours sont celles qui bénéficient de 3 promotions télé à 20h30. Et nous constatons que le public du Théâtre Michel qui est un peu classique est surpris mais toujours heureux. Car le public retrouve dans la pièce la mécanique du boulevard.

Vous êtes un boulimique du théâtre puisque vous jouez donc à 19 h Attention un voisin près de chez vous puis vous jouez un deuxième spectacle La Grand messe à 21 h au Triomphe. Comment faites-vous ?

Merri : Je prends une moto ! (rires). C’est une habitude parce que j’ai fait beaucoup de cabaret. Et à 23 h je suis au Don Camillo ou à La main au panier ! et parfois aux deux !

Effectivement, comme dans la grande tradition !

Merri : Cela fait 4 heures de scène par soir. Quand j’ai commencé, je faisais 5 cabarets par soir. Poiret et Serrault faisaient du cabaret et jouait au théâtre. Ils étaient de cette famille du burlesque. Aujourd’hui, même l’intelligentsia reconnaît le talent de Michel Serrault mais il n’en demeure pas moins un clown, un des rares mecs capables de se mettre en caleçon au journal de 20 heures. Et ça c’est du burlesque !

Parce qu’il est de cette école comme l’étaient Jean Yanne, Jacques Martin. Ce sont les vrais saltimbanques du spectacle. Ce qui les amuse c’est de s’amuser et d’amuser le public ! Et je suis dans cette lignée. On fait des numéros dans les cabarets. Et je pense qu’un vrai burlesque a plus de facilité à tirer une larme à quelqu’un qu’un comédien dramatique à faire rire.

Etre le directeur du Théâtre le Triomphe doit être une sacrée aventure. Comment choisissez-vous la programmation ?

Merri : Nous avons créé ce théâtre il y a 4 ans Il y a plusieurs facteurs dont le facteur économique qui est une réalité incompressible et que l’on ne peut ignorer. Donc il y a la location de salle pour assurer un minimum. Nous avons beaucoup d’horaires aussi et donc 12 spectacles en ce moment. Le choix est toujours personnel. Ce sont des choses qui me font rire.

Dans votre registre ?

Merri : Ah non, pas du tout ! Le choix est subjectif mais le point commun est l’humour. Mais l’intelligence d’une programmation est de proposer des choses variées et des formats différents (duo, one man show, pièce). Nous avons une clientèle d’habitués qui prennent plusieurs spectacles car ils savent qu’ils vont rire. Ils passent toute la soirée ici parfois le samedi jusqu’à 2 heures du matin puisque nous avons une formule "Les after du rire" que nous faisons avec Rire et chansons avec toutes les générations de comiques confondues.

Nous avons des anciens, comme PIerre Douglas, qui sont excellents et qui restent nos maîtres, et puis nous avons es petits jeunes de 17 ans qui font leur première scène. Nous ne pratiquons aucun racisme ni dans l’âge ni dans l’humour. Je prends de tout et plus le plateau est varié plus je suis content. Et la salle aussi est variée.

Et aujourd’hui, la fréquentation permet donc de faire vivre ce théâtre ?

Merri : Oui. Et nous avons su fidéliser le public. Comme un label. Et puis le quartier de la Contrescarpe avec tous ses restaurants permet vraiment aux gens de passer toute la soirée sur place. Et pour le spectacle La grand messe, qui est un peu spécial, nous avons des fidèles qui reviennent plusieurs fois car il s’agit d’un spectacle interactif comme une vraie messe ! Et pour certains c’est un spectacle culte (soit dit sans jeu de mots !)

Quels sont vos projets ?

Merri : 15 jours aux Caraïbes à ne rien faire ! (rires) Non, je plaisante. C’est beaucoup de boulot mais c’est plaisant donc ce n’est pas du travail. C’est le seul métier où quand on va travailler on dit : "On va jouer !".

 

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La chronique de la pièce "Attention : un voisin près de chez vous !"


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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