Dans les semaines à venir, je verrai sans doute en ville des traces de la présence romaine, qui avait baptisé la ville Mamucium. Les noms portent des stigmates, en tout cas ("The gate suffix in Deansgate and Millgate derives from the Old Norse gata meaning road”). Pour l’instant, j’ai surtout observé d’anciens entrepôts rénovés en beaux lofts, qui donnent un aspect presque new-yorkais à certains quartiers. Tiens, en arpentant pour la première fois Manchester, je pense plus à Brooklyn qu’à Londres.
S. visite un appartement que je l’encourage à prendre, en plein Northern Quarter. Cafés, salons de thé, magasins de vinyles. Les tee-shirts qu’on arbore dans les boutiques design sont à l’effigie de groupes de hard rock des années 1980. La plupart des gens sont plutôt "casual" et ont l’air d’être des locaux. Une trentaine/quarantaine d’années de moyenne d’âge. Hype, sans être hypster.
On croise un jeune guitariste urbain qui nous propose d’improviser une chanson sur le thème de notre choix. Il en est au deuxième couplet d’une jolie ballade sur "love", entonnée d’une voix profonde assez étonnamment proche de celle de Ian Curtis, quand un policier débarque, tout sourire, et lui tend ce qui semble être une amende. La scène se fait dans une telle décontraction qu’on a plutôt le sentiment qu’il vient de lui écrire une déclaration.
Voilà l’autre impression à retenir de ces deux premières journées mancuniennes : le sentiment de tranquillité, bien que la ville soit manifestement très active. Il y a un mot pour ça en anglais : laidback.
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