Avis aux consommateurs : à ne pas mettre entre toutes les mains. Je précise : on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui, ci-joint, pas de susceptibles, pas d’égocentriques, pas de narcissiques… Pas de con, voilà tout.
Maintenant que nous sommes entre nous, je peux vous présenter les trépidants, tressautants, tressaillants, soubresautants (et j’en passe) Anna C & Barbiche dans leur deuxième album L’amour vache.
Swing, vacheries, impertinence, cynisme, grinçant, il y a tout ça chez ces deux là, et encore plus. En faisant des phrases, le duo est principalement accordé façon piano with batterie, ce qui donne des rythmes endiablés qui filent de bonne humeur et me font renouer avec la malédiction de la table basse-aïe-merde-ça-fait-mal-mais-qu’est-ce-qu’elle-fait-là ? (je soupçonne un lutin de la déplacer quand je me mets à danser, si on peut appeler ça de la danse).
Anna et son acolyte Barbiche chantent l’amour… vache. A grands coups de "elles font même plus la vaisselle, c’est pas mon job" ("Je retourne chez Maman"), où le pauvre Barbiche se plaint de ne pas trouver une femme digne de ce nom qui lui préparerait des petits plats et passerait ses journées à s’occuper de sa petite personne.
"J’aime les rugbymen quand ils font de la pub pour Mennen" ("Chabal vs Hayek"), duo tordant entre Anna et Barbiche opposant les qualités de Sébastien Chabal (un homme, un vrai) face à Salma Hayek (trop sexy quand elle danse la danse du serpent). Un peu comme quand je retrouve mes amies et que nous comparons nos hommes avec nos idéaux (le grand écart).
"Et maintenant une chanson très sérieuse sur la condition féminine qui s’appelle… la vache" ("La vache"), chanté sur un ton puissant, à demi insupportable par Anna (mais tellement facile à brailler, surtout en rigolant). Il y a aussi la fille qui l’énerve "tout ce qu’elle mérite c’est des claques" ("Cette fille là"), la complainte de la vendeuse de "Petites frites" (qui travaille dans une grande enseigne représentée par un clown), "La recette du malheur"…"ça se fait pas de dire du mal de Lady gaga" ("Faux pas").
Non, ça ne vole pas bien haut, mais c’est le propre de l’humour, descendre un peu du piédestal ce qui est monté un peu trop vite. Ça chante, ça danse, ça dépoussière un peu les carcans et ça remet la musique dans le chemin d’en face : le divertissement et la bonne humeur. Entre théâtre et chanson, L’amour vache est à l’image de leurs créateurs : bourré d’énergie, drôle, endiablé, piquant et croquant… ça serait le cornichon de l’assiette. Je ne m’en lasse pas. |