Comédie dramatique de Elsa Solal, mise en scène de Sylvie Pascaud, avec Anne-Sophie Robin et, en alternance, Alain Granier, Martial Jacques ou Gilles Nicolas.
Quand est évoquée la période sanglante de la Révolution française qu'est la Terreur, le nom d'Olympe de Gouges n'est sans doute pas celui qui vient à l'esprit primée par les grands pourvoyeurs de la guillotine.
Et ce, alors même que l'Histoire a placé cette idéaliste doublée d'une polémiste politique et d'une pionnière du féminisme, auteure d'une déclaration des droits de la femme, qui a payé de sa vie la radicalité de son engagement, parmi les belles figures du Siècle des Lumières.
Elsa Solal a écrit une partition de format court intitulée sobrement "Terreur - Olympe de Gouges" judicieusement élaborée à partir de quelques épisodes biographiques qui, toutefois, ne respectent pas la linéarité chronologique, ce qui évite le caractère documentaire parfois fastidieux du biopic.
Par ailleurs, ce parti pris permet, sans occulter le parcours intime de la femme, d'aborder, de manière suffisamment didactique sans être laborieuse, les thèmes essentiels en matière de libertés publiques, de droits de l'homme et de justice politique pour lesquels elle soutenait des positions novatrices.
Dans la scénographie sobre et pertinente de Valérie Jung, quelques éléments de décor, une chaise tapissier, un tabouret de bureau de police et un escabeau de bibliothèque symbolisant la pérennité des combats idéologiques, la mise en scène de Sylvie Pascaud, confortée par les lumières cinétiques de Patricia Godal, est dynamique et efficace.
La partition est portée avec conviction et talent par Anne-Sophie Robin qui, entre Martial Jacques, qui campe le confident amoureux, l'écrivain et journaliste Louis-Sébastien Mercier prônant la modération voire le renoncement, et Gilles Nicolas, inquiétant à juste titre dans le rôle de l'accusateur public Fouquier-Tinville, propose une incarnation sensible d'une sacrée petite bonne femme qui serait aujourd'hui un orateur politique redoutable. |