Je l'ai déjà dit et répété, le folk a priori n'est pas mon truc. Mais il y a pourtant pas mal de groupes portant cette curieuse étiquette qui se retrouvent dans les favoris de ma discothèque. Il faut dire que l'on met facilement dans la case folk tout un chacun pour peu qu'il y joue de la guitare sèche en chantant quelques ballades tristes. A contrario, j'associe plutôt le mot "folk" à des musiques issues de morceaux traditionnels d'un pays, aux pubs d'Irlande et aux cafés un peu douteux qui jalonnaient la route 66, le siècle dernier encore.
En ce qui concerne Country Mile, point de route 66 de toute façon puisque Johnny Flynn est anglais et que ses ritournelles sentent bon la luxuriance des campagnes anglaises et la rondeur des mots affirme un style anglais de toute façon inimitable. Exit, donc, la sécheresse des guitares et les textes impénétrables pour qui ne maîtrise pas la langue de Morrissey. Ici, les mélodies sont belles comme de la pop, fluides et enlevées comme le super "After Eliot" aux intonations vocales parfois proches d'un jeune John Cale et dont l'ensemble n'est pas sans rappeler les excellents Arab Strap. Les trompettes de "The Lady is risen" lorgnent quant à elles du côté de l'Amérique de Calexico et le joyeux "Bottom of the sea blues" est proche de quelques productions françaises comme Santa Cruz. "Einstein's idea" plus calme et proche de la classique ballade folk sent bon les groupes d'outre-Atlantique à la Spain.
C'est donc un disque plutôt classe et pas du tout chiant avec des titres qui frôlent le tube comme "The Lady is risen" que propose Johnny Flynn l'air de rien. Pas vraiment folk au sens premier donc et tout à fait accrocheur pour le profane en la matière. |