Sorti l’année dernière et ayant reçu étonnamment peu d’écho, le premier album de Pinkunoizu, Free Time, était un mélange de pop sous acide, doucement folle et souvent débridée. Comme un étrange bruit rose. Une sorte de scrapbooked mélodique rappelant autant de voyages exotiques. Comme souvent avec ce genre de musique, cela partait dans tous les sens, fantasme d’une musique libérée où se mêlent surf rock, synth pop, folk, psychédelisme, bang, wizzz… Sans boussole, le jeu de piste était un vrai régal.
The Drop… la fête est terminée. Le groupe se découvre une conscience politique et écologique et nous, nous nous réveillons avec la gueule de bois. Moins délirante, la musique des Danois est plus sombre, plus resserrée sur une sorte de Kraut-pop au goût plus amer que sucré. Second Amendment, EP sorti peu de temps avant ce The Drop, annonçait déjà un peu la couleur, noir – lumière et servait de lien en proposant une suite à "The Abyss" présent sur Free Time et comportant deux titres du futur album : "Moped" et "Tin Can Valley".
La plupart de ce The Drop a été enregistré et même improvisé en quelques jours, ce qui est surprenant vue la qualité et la cohérence des compositions. Psychédéliques, âpres et noise parfois, souvent très mélodiques, cosmiques comme des satellites aux planètes Animal Collective, Tangerine Dream, Can ou Hawkwind, certains titres comme "Necromancer", "Down In The Liverpool Stream" ou "The Swollen Map" échappent même à toute gravité. Pluriel, ambitieux, onirique, magique. |