Comédie dramatique écrite et mise en scène patr Jacques Hadjaje avec Isabelle Brochard, Anne Didon, Guillaume Lebon, Delphine Lequenne et Laurent Morteau.
Le quotidien est source d’inspiration pour le Théâtre. Et réciproquement ?
Dans l’Est, une région minière se meurt, avec des gens qui y vivent, ou essayent, se racontent des histoires, s’accrochent aux combats syndicaux, s’enfoncent, dépérissent partent, aiment et oublient d’aimer.
Avec "Entre-temps, j'ai continué à vivre", Jacques Hadjaje, à l’instar d’un certain cinéma britannique, s’attache à la description de cette classe ouvrière en voie de disparition, de paupérisation, avec la violence du désespoir des jours.
Ses personnages sont flous, insaisissables, en représentation, en recherche d’éclat ou de coup. Il y a un peu d’épaisseur dans le fusain, de tâtonnement dans la description des personnages, mais la contagion de la misère, morale et matérielle, est bien décrite par les situations. Il se met en scène lui-même.
Parmi la troupe, se distingue, par sa classe et son métier, Guillaume Lebon, qui sait incarner les personnages les plus divers, du meneur au soldat mort, tandis qu’Isabelle Brochard sait être drôle en vieille "bobo" ivre, et qu’Anne Didon, Delphine Lequenne et Laurent Morteau ne déparent pas dans la distribution.
La scénographie d’Anne Lezervant sert le propos, avec un plateau qui évoque quelque radeau de la Méduse.
Du bon vieux théâtre social, avec de l’humour et de belles surprises d’interprétation. |