Spectacle-cabaret conçu et interprété par Sophie Cusset, Gilles Ostrowsky et Jean Matthieu Fourt avec un invité surprise.

Le trio fondateur de la Compagnie Octavio dédiée à la création visuelle et clownesque et versée dans l'exploration des petites formes théâtrales, telles le cabaret et le théâtre en appartement, présente – et à juste titre - leur spectacle "Marilyn était chauve" comme "un cabaret déjanté et jubilatoire porté par trois acteurs énervés".

Ce qui résume parfaitement leur performance qui ressortit au cabaret et au registre du "glam-trash" destiné au spectateur averti qui aime prendre les chemins de travers sans craindre de crotter ses pieds. Qu'on se le dise : culs serrés et pisse-vinaigre passez votre chemin !

Sans souci de la bienséance, érigeant le mauvais goût en principe esthétique et pratiquant le détournement subversif avec allégresse, Sophie Cusset, Gilles Ostrowsky et Jean Matthieu Fourt, comédiens aguerris dont la Compagnie Octavio est la "danseuse", livrent donc un spectacle iconoclaste totalement jubilatoire et roboratif dans lequel le rire, le rire régressif et libérateur, est le maître mot et le sésame absolu.

Et ces comédiens ne font pas les clowns : ce sont des clowns qui ont vampirisé leur enveloppe charnelle pour les mener par le bout du nez, y insérant un nez rouge invisible, et, en les libérant de tous les diktats des conventions de jeu, les poussent aux pires extrémités et notamment à dynamiter les conventions et les genres.

Une succession de numéros hallucinants revisitent à l'aune de la parodie et du ratage différents registres, tels le film d'horreur avec l'attaque du poulpe dans la baignoire, la version cheap et au masculin du classique numéro du strip-tease des ballons du new burlesque ou le détournement trivial du conte "Barbe Bleue" raconté par un nain cocaïnomane.

Faisant le grand écart entre les Monthy Python et Jango Edwards, les Octavio naviguent à vue avec un art consommé du grotesque et de l'"hénaurme". Et ça déménage !