Spectacle conçu et mis en scène par Macha Makeïeff d'après les Contes des Mille et une nuits, avec Atmen Kelif, Thomas Morris, Shahrokh Moshkin Ghalam, Canaan Marguerite, Aurélien Mussard, Romuald Bruneau, Braulio Bandeira, Philippe Borecek, Philippe Arestan, Aïssa Mallouk et Sahar Dehghan.
Macha Makeïeff signe les décors, les costumes et la mise en scène de "Ali Baba", adaptation revisitée avec la collaboration de l'historien, poète et essayiste palestinien Elias Sanbar, de la célèbre fable orientaliste qui entre en résonance avec son lieu de création qu'est le Théâtre National La Criée de Marseille dont elle assure la direction.
Cette parabole toujours d'actualité sur le pouvoir corrupteur et destructeur de l'argent se déroule dans un Orient de fantaisie aux allures de port phocéen dans lequel vit Ali Baba, un homme simple "avé l'assent" pagnolesque, qui se contente du maigre revenu de son métier de ferrailleur exercé en dilettante, contrairement à son frère cupide qui tient boutique.
Un jour, il surprend involontairement la combinaison secrète du container qui recèle le magot du roi des voleurs qui s'apprête à filer en Amérique et, cédant à la tentation de l'argent facile, il s'empare du trésor qui va lui faire contracter la folie des grandeurs. Mais tout est bien qui finira bien avec le retour aux vraies valeurs et le mariage de son fils avec, concession aux moeurs du temps, le barbier aux allures de folle.
Dans ce spectacle de troupe à la mécanique bien huilée qui fait la part belle au musical éclectique de Abba à Rachid Taha, le spectateur pourra retrouver tous les ingrédients du précédent spectacle de Macha Makéïeff, "Les Apaches", à savoir l'iconographie surannée et désuète des années 1920, le goût pour le mélange des genres et le registre de prédilection qu'est le music-hall.
Réunissant onze acteurs, danseurs, musiciens, chanteurs et acrobates avec en tête Atmen Kelif dans le rôle titre, ce spectacle repose essentiellement sur la pantomime pour sa partie narrative avec une référence patente à Jacques Tati qui figure parmi les fondamentaux de Macha Makéïeff qui a d'ailleurs signé la conception de l'exposition "Jacques Tati - Deux temps, Trois mouvements" présentée à la Cinémathèque Française en 2009.
Sur le conte se greffe nombre digressions sous forme d'intermèdes hétéroclites qui revêtent quasiment la forme de numéros qui et donnent à la scène les allures d'une grande fête populaire. |