C’est suite à une rencontre fortuite lors d’une classe de Yoga qu’est né le duo new yorkais d’ASTR. Et si Adam et Zoé n’ont même pas à eux deux la cinquantaine, ils partagent un goût prononcé pour les productions R’n’B et hip-hop des années 90’s. Epoque révolue, durant laquelle il était encore possible de différencier le hip-hop de la musique pop alternative. Et dans un sens, cela explique pourquoi ces influences qu’ils déversent allégrement dans une pop aux accents sombres n’est pas sans rappeler ce nouvel engouement qui confine à une "renaissance" du dit R’n’B.
Le parcours est presque un conte connu : un single au succès retentissant, un remix qui fait vibrer Hype Machine (par The Chainsmokers), des concerts au compte-goutte avec la sensation électro-pop de Kate Boy et même quelques reprises osées de titres connu ("Gamma Ray" de Beck).
Bref, ASTR est déjà sur sa lancée et suivant l’ordre logique des choses un EP était attendu, tant pour confirmer au duo le statut de "groupe montant", que pour s’assurer une première sortie officielle, sous les bons offices de Neon Gold Records qui célébrait sa 50ème sortie sur le label.
Varsity EP s’offre avec pas moins de 6 pistes, dont 2 inédites, s’encastrant parfaitement dans le paysage sonore du duo. Fort d’une pop polymorphe, ASTR se joue de sa propre image et s’acharne à déjouer les définitions stylistiques qui leur sont affublées depuis 2013, en explorant toujours un peu plus loin, un genre qui sous leurs auspices ne semble plus avoir de limite.
Et si le titre phare du duo "Operate" était bel et bien sombre, distillant ses lyrics évasifs et lascifs sur un rythme majoritairement dicté par une basse, les productions suivantes s’offrirent le luxe d’un léger changement de cap.
"R U With Me" et son orthographe faisant directement référence au célèbre titre d’Aaliyah "R U That Somebody" s’étalait vers un aspect plus lumineux et léger, grâce à une collection de notes de synthés que l’on retrouvera de façon aléatoire sur tour leur répertoire. Et même, leur version du hit de Drake "Hold On We’re Going Home", profite lui aussi d’un régime et s’envole, comme délesté de quelques kilos, vers de nouvelles altitudes grâce à la voix filtrée de Zoé.
Mais le véritable hit dissimulé dans Varsity est le trop bien nommé "Blue Hawaii", aussi rafraîchissant qu’exotique grâce à son imparable ligne rythmique empruntée à la musique Trap. Cela vous rappelle cette autre nouvelle venue qu’est MØ et son titre produit par Diplo "XXX88" ? Il y a de l’idée et sûrement plus encore. En attendant, ce premier EP fera office de mise en bouche, de quoi patienter avant le prochain chapitre du conte d’ASTR. |