The New Mendicants est ce que l’on appelle un "super-groupe" puisqu’on y trouve aux commandes l’écossais Norman Blake (du Teenage Fanclub) et l’américain Joe Pernice (des Pernice Brothers). Mais il n’est pas question ici de démonstration d’égo ou de velléités publicitaires et commerciales. Se connaissant depuis le début des années 2000, les deux compères se retrouvent et décident de jouer ensemble lorsque Norman Blake s’installe à Toronto où vivent déjà Joe Pernice et Mike Belitsky, le troisième larron du groupe lui-même batteur dans plusieurs formations. Voilà pour la genèse de The New Mendicants.

Celle de l’album mérite aussi d’être racontée. Le groupe écrit des morceaux pour la B.O. de l’adaptation cinématographique du roman Vous descendez ? du génial Nick Hornby (qui au passage plaçait deux titres de Teenage Fanclub dans son ouvrage 31 Songs – recueil de textes sur les chansons marquantes de sa vie). Les morceaux sont refusés par la production. Qu’importe, la matière pour l’album est là. Ils fondent un label, XPT Records, publient un premier EP Australia l’été dernier, un single de Noël, le bouleversant "A very sorry christmas", et aujourd’hui l’album Into the Lime.

Ne pas s’attendre à une révolution sonore ou à des innovations musicales : Into the Lime est sans surprise une ode à la pop music dans ce qu’elle a de plus classique, sous le patronage de la sainte trinité "Beatles – Beach Boys – Byrds". Mélodies accrocheuses, refrains entêtants, harmonies et chœurs aériens sont au rendez-vous. Les deux comparses se relaient au chant, alternent les titres électriques et acoustiques et démontrent un songwriting intact et enthousiasmant. Difficile de ne pas reprendre à tue-tête le refrain de "Cruel Annette", difficile également de ne pas taper du pied au rythme de "Shouting match" ou "Sarasota". Et comment ne pas être touché par le poignant "Out of the lime" ?

Avec Into the Lime, Norman Blake et Joe Pernice ont remis en jeu leur statut de meilleurs ouvriers de la pop et ont remporté le challenge haut la main. The New Mendicants devraient reprendre à leur compte (en l’adaptant un peu) un refrain célèbre : "Hey Hey, My My, Pop Music will never die".