Concert de Yanowski
Après avoir sévi sur les scènes de France et d’ailleurs avec son acolyte Fred Parker pour "Le Cirque des Mirages" dont on a pu apprécier la saison dernière "Vagabonds des mers", Yanowski présente un récital solo aux accents slaves et argentins.
Il faut dire qu’il s’est entouré de "pointures" de la musique : Gustavo Beytelmann, accompagnateur d’Astor Piazolla et arrangeur de Gotan Project s’est chargé de l’arrangement des chansons de Yanowski pour piano et violon.
Et sur scène on retrouve Cyril Garac au violon (qui a joué en Argentine comme en Russie) et Samuel Parent au piano qui a déjà également une belle carrière internationale derrière lui malgré son jeune âge.
La Salle Gaveau est en éveil. Soudain, un grand énergumène - redingote et feutre noirs - entre en scène comme sorti d’un polar du début du siècle dernier. Pour le premier des douze titres, c’est à la suite d’un vol de redingote (celle qu’il porte) dans le but d’aller au bal de la comtesse, qu’un peintre de Bucarest réveille son reflet dans le miroir qui le somme de le délivrer du cadre qui l’enferme.
Et nous voilà embarqués dans un de ces nombreux récits extraordinaires dont il a le secret.
Yanowski accroche avec ses grandes mains l’ironie et la poésie, et les rassemble dans des contes à dormir debout. Des images et des images surgissent comme d’un songe, qu’il déroule avec classe et gourmandise, morgue et cruauté.
Les deux musiciens d’exception offrent des airs de tango et d’autres aux influences balkaniques ou yiddish, où l’insolence et la truculence du chanteur-comédien comme sa délicatesse et son émotion font merveille.
Le changement qui se dégage par rapport aux précédents spectacles du Cirque des Mirages est l’atmosphère générale, plus lumineuse (Fred Brémont a su utiliser le lieu) mais l’auteur-interprète nous offre toujours autant de personnages, d’ambiances et de tableaux habilement écrits et décrits, aidé par le regard complice de Sarkis Tcheumlekdjian.
On passe donc un moment exquis avec cet artiste rare et son talent immense et unique pour raconter des histoires fantastiques, en mélangeant théâtre et chanson. |