Solo chorégraphique conçu et interprété par Marc Thiriet accompagné par les musiciens Guillaume Feyler et Ney Veras.
"L'Objet du Délice" est un solo chorégraphique qui prend sa source dans un conte taoïste dont l'objet est la primitivité confrontée à l'abondance et au changement.
Marc Thiriet a mis ce conte en relation avec le mythe du viol d'Europe, il aborde ainsi la peur de l'incertain et l'attachement des peuples actuels à des valeurs de plus en plus traditionalistes
Dans une actualité encore plus brûlante au vu de ce qui se déroule en Espagne, cette pièce chorégraphique renvoie au triomphe de la force brute face à la culture du féminin, à la déchéance de l’équilibre féminin/masculin, où la violence va de pair avec un matérialisme porteur de mort.
Cette pièce s'articule en deux parties bien distinctes. Tout d'abord, Marc Thiriet se meut doucement à l'intérieur d'un cercle de lumière trouble, en clair-obscur, sur les sons électroniques de Guillaume Feyler.
Puis Ney Vras entre en scène, "armé" d'un arc musical primitif, qu'il troque bientôt pour une calebasse en terre de laquelle il extrait des sons étonnants. Le musicien et le danseur, discutent et se répondent alors dans une confrontation où pointent la fureur et l'impétuosité.
Dans la continuité du travail entamé avec sa pièce précédente, "Le secret de la petite chambre", Marc Thiriet fait de nouveau référence, et de manière encore plus évidente cette fois, à l'univers de Francis Bacon en dansant avec un voile en toile épaisse sur le visage, son expression toujours invisible pour le public et ses traits se déformant au gré des lumières rasantes de Sanglar .
On retrouve dans cet opus la grâce et le pudeur du danseur-chorégraphe dont l'univers est élégamment porté par ses complices fidèles à la lumière et aux musiques.
Partition exigeante dans son propos qui devient parfois difficile à saisir, on peut aussi se laisser porter hors du temps dans une parenthèse onirique en regardant cette danse faite de mouvements lents et précis qui préfère le vertige des possibles à l’écœurement du réel. |