Comédie dramatique de Paul Claudel, mise en scène de Ulysse Di Gregorio, avec Margaux Lecolier, Paul Enjalbert, Julie Danlébac et Bruno Sultan.
Pièce du désir et du parjure, "L’Echange" de Paul Claudel explore les rouages de l’âme, avec la dimension du Géant. Louis, jeune Américain, aux origines indiennes, aime Marthe, ramenée de France.
Leur amour est pur mais ils rencontrent un couple infernal : Thomas Nageoire, homme d’affaires avide, et Lechy, comédienne-vampire.
L’innocence des jeunes gens perturbe les deux autres. Chacun essaiera de corrompre et de séparer les amoureux. Louis cédera. La mort et la destruction s’abattront sur ce petit monde. Marthe demeurera seule, avec son amour et sa foi.
Ulysse Di Gregorio, jeune metteur en scène talentueux (on lui doit un merveilleux Pinter, "Une sorte d’Alaska", aux Déchargeurs) a choisi la fidélité au texte, avec une mise en scène pure (c’est bien mieux que le minimalisme sec !) et des comédiens claudéliens de qualité.
Margaux Lecolier incarne une inoubliable Marthe, "douce-amère", dont tout homme aimerait faire sa femme. Sa diction est bonne, sa présence, forte, sa sensibilité, pétrifiante. Bravo !
Paul Enjalbert est un très bon Louis, physique, intense, encore meilleur dans la première partie. Julie Danlébac suggère tout le poison et l’ivresse de la beauté qui conviennent au personnage de Lechy, excellente. Bruno Sultan est moins convaincant dans le rôle diabolique de Nageoire, "n’inventant" pas le texte comme il le doit.
Belle réussite que cet "Echange", servi par une troupe passionnée et porté par la mise en scène méditée et révélée d’Ulysse Di Gregorio. A ne pas manquer.
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