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Interview  (Paris)  février 2014

En marge du Festival Fireworks!, les trois New-Yorkaises d’Au Revoir Simone nous ont conviés entre deux dates, pour faire une interview. Après avoir vaillamment défendu notre prétention à une entrevue à coup de pierre-papier-ciseau, c’est Heather D’Angelo qui s’est pliée à notre exercice et nous a invités dans sa loge. Un peu fatigué, mais très souriante, la musicienne nous parle :

Tout le monde connaît la légende qui veut que le groupe se soit rencontré lors d’un voyage en train. Je me suis laissé dire que ce n’était pas vrai, alors quelle est la vraie histoire ?

Heather D’Angelo : Eh bien la vérité, c’est qu’Erika était dans un groupe avec le mari d’Annie et moi, j’étais une amie d’Erika. Elle avait remarqué que dans la plupart des groupes, les claviéristes étaient des filles et elle affirmait de-ci de-là que ce serait marrant de former un groupe de claviéristes. Du coup, elles ont commencé à jouer un peu ensemble avec Annie. C’était surtout une excuse pour traîner ensemble, on m’a proposé de venir et j’ai trouvé ça marrant. On reprenait pas mal de titres des années 80.

Quels titres par exemple ?

Heather D’Angelo : On reprenait "Now that We Found Love" de Heavy D. On a aussi essayé de reprendre "Circle In The Sand" de Belinda Carlisle. Mais à chaque fois que l’on reprenait un titre, ça ne sonnait jamais vraiment comme il faut puisqu’on utilisait que des claviers et il nous manquait tous les instruments qui étaient utilisaient dans les versions originales ! D’une certaine façon, faire des reprises nous a conduites à créer nos propres chansons, c’était vraiment cool.

Votre discographie est déjà impressionnante et avec 10 années à votre compteur est-ce que vous avez eu quelques doutes quand vous vous êtes lancées dans l’enregistrement de Move In Spectrums ?

Heather D’Angelo : Carrément ! Et c’est sûrement l’une des raisons qui nous a conduites à faire une pause entre le troisième et le quatrième album. Il nous a fallu du temps et de l’espace pour réfléchir à la direction à donner à notre son et si l’on avait encore des choses à dire. On s’est aussi interrogées sur l’instrumentalisation et sur la limite que l’on se fixe à n’utiliser que des synthés, sachant que nous avions déjà fait trois albums comme cela. Le monde avait-il besoin d’un quatrième album à clavier ? (rire) Mais cette pause nous a aussi permis d’affuter nos goûts respectifs et quand on s’est toutes retrouvées, on a senti qu’on était capable de produire un nouveau son.

Justement, l’album s’ouvre sur l’excellent "More Than" qui a un son lourd et attractif, suivi par un titre assez luxuriant comme "The Lead Is Galloping". Vous avez essayé de réinventer votre musique ?

Heather D’Angelo : (rire) Pour l’avant-dernier album Still Night, Still Light, le son né de la collaboration avec Thom Monahan était un peu sombre et pour celui-ci on voulait quelque chose de très riche. On voulait vraiment ménager une plus grosse place pour les percussions, les remettre en avant plutôt qu’en arrière-plan.

Avez-vous l’impression que vous avez été des précurseurs dans votre style ?

Heather D’Angelo : Je ne sais pas, mais ce serait intéressant de le savoir. Ce que je sais, c’est que lorsque nous avions commencé le groupe, tout le monde disait que c’était quelque chose d’inhabituel. L’idée de se limiter à l’utilisation de boîtes à rythmes et de claviers était étrange, mais maintenant je sais qu’il y a beaucoup plus étrange.

Il y avait quelque chose d’un peu intemporel dans vos anciens albums, mais avez-vous l’impression que votre son et la façon dont il est interprété est différente maintenant que la musique électronique a une place majeure dans l’industrie ?

Heather D’Angelo : C’est marrant ce que tu poses comme question et c’est une observation très juste. On a eu cette discussion quand on faisait l’album, lors de laquelle on trouvait que notre son avait perdu de son caractère innovant. Mais comme on se perçoit surtout comme des auteures, on se dit que ce qui restera après les années sera surtout nos paroles.

Beaucoup disent de votre musique qu’elle est rêveuse et qu’elle est une bande son parfaite pour le 7ème art, vous en pensez quoi ?

Heather D’Angelo : (Hésitation) Je comprends pourquoi certaines de nos chansons pourraient être utilisées pour des films…

Comme "We Both Knows ?"

Heather D’Angelo : Exactement, j’allais le dire ! Mais la grande majorité de nos titres les plus récents ont beaucoup trop de chants pour accompagner une scène lors d’un film, à l’inverse des chansons de nos albums précédents.

Sur l’album, on sent une séparation entre des titres très "chantés" et d’autres sur lesquels l’instrumentalisation prend beaucoup plus d’espace. Comment décidez-vous de la forme que vous allez donner à un titre entre vous trois ?

Heather D’Angelo : "Hand Over Hand" est un bon exemple. Au début on était juste en train d’expérimenter des sons et pendant 5 minutes, on a juste joué sans trop réfléchir. En même temps, Erika a commencé à marmonner des paroles dans son coin et moi aussi. Puis en studio, on a juste tout mis bout à bout et au fur et à mesure que le tout prenait forme, on a décidé de sacrifier l’intro qui durait 5 minutes !

A vous écouter, c’est très facile !

Heather D’Angelo : Ça l’est avec nous, on a un lien très profond. Et clairement magique.

Vous êtes toutes amies, partagez les mêmes amis.

Heather D’Angelo : On vivait dans le même voisinage et à New York la scène musicale est assez petite, donc on rencontre un peu tout le monde. Un jour, les types que tu connais depuis 10 années finissent par devenir Grizzly Bear ! (rire) On s’est d’ailleurs tous un peu influencés.

Et que pensez-vous de l’industrie de la musique ? Au niveau mondial.

Heather D’Angelo : Au niveau mondial en plus ! J’ai l’impression que le monde est devenu plus grand et plus inclusif, principalement grâce à internet. Si tout le monde est devenu capable de partager ses créations, en même temps c’est devenu bien plus dur de se faire vraiment connaître et d’atteindre le top. Je pense qu’avant il y avait des professionnels dans l’industrie dont le boulot était d’écouter des milliers de groupes et de trouver lequel serait celui qui marcherait. Bon ce boulot existe encore, mais j’ai l’impression que leur poids a été diminué.

Et les journalistes ?

Heather D’Angelo : Maintenant, c’est eux ! Et c’est aussi une bonne chose, il y a vraiment beaucoup plus de personnes qui participent au monde de la musique. Quand je pense au film Inside Lewyn Davis, je me dis qu’aujourd’hui un type avec son talent n’aurait besoin que de mettre une vidéo en ligne sur YouTube avant de devenir carrément viral.

Et quels sont les groupes que tu écoutes ?

Heather D’Angelo : Je suis toujours scotchée sur Dirty Projectors. On a joué à un concert ensemble il y a environ 8 ans, avant qu’ils soient très connus. Je n’ai jamais été aussi impressionnée par des musiciens, Björk mis à part. David Longstreth est vraiment impressionnant, j’ai acheté tous leurs albums ! Et quand il a travaillé avec David Byrne, je me suis dit bien sûr. Et avec Björk : BIEN SûR !

Et David Byrne et St. Vincent ?

Heather D’Angelo : J’adore Annie Clark, l’une de mes artistes préférées aussi, je n’arrive jamais à aller la voir en concert. On a joué une fois ensemble et je la considère avec Caroline Polachek comme l’une des figures musicales féminines les plus importantes et les plus inspirantes. Elles sont carrément à un autre niveau !

Et bien sûr Grizzly Bear, bon c’est étrange parce que ce sont aussi des amis !

J’aime beaucoup le dernier album Shields, l’utilisation des boucles est assez obsessionnelle.

Heather D’Angelo : (rire) C’est mon album préféré, je me sens sur une autre planète quand je l’écoute.

 

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Au Revoir Simone en concert au Trabendo (dimanche 16 février 2014)

En savoir plus :
Le site officiel d'Au Revoir Simone
Le Soundcloud d'Au Revoir Simone
Le Myspace d'Au Revoir Simone
Le Facebook d'Au Revoir Simone


Stéphane El Menshawi         
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