"Les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus."
Marcel Proust.
Si l’on tend toujours à minimiser l’impact d’ABBA sur la pop mondiale, reconnaissons au moins que la Suède est toujours à la pointe en matière d’électro pop. Et Eric Berglund n’y est pas pour rien !
Ex The Tough Alliance, patron du label Sincerely Yours, il revient avec un second album, Wonderland, qui risque bien une nouvelle fois de mettre tout le monde d’accord. L’équation du premier album, White Magic et des débuts est la même : des mélodies mises en avant et une euphorie archi communicative. Parce que ce Wonderland est d’abord et avant tout un disque de pop dans tout ce qu’elle a de plus noble il est, à l’image de sa superbe pochette, une explosion de couleurs, de timbres et de tempi à l’optimisme contagieux. Enfin optimisme, pas tout le temps au regard des paroles de "Whorehouse" ou de "Mirage".
Ce disque concentre le meilleur de la pop suédoise, cette immédiateté, cette richesse mélodique, cette obsession pour les chansons parfaites. L’envie de faire une musique qui parle d’elle-même, à la fois directe et efficace mais aussi complexe et profonde. Il y a une certaine évidence à l’écoute de ses titres, l’impression que tout s’enchaîne dans l’harmonie la plus totale. Et puis il y a cette faculté qu’à Berglund de transformer le dancefloor en jardin des délices où l’on récolte à pleines mains de doux fruits sucrés tout en dansant dans le plus simple appareil entouré de beautés nordiques.
Ce Wonderland installe sans contestation son auteur dans le sérail des grands compositeurs pop. |