J’avais découvert Turin Brakes, il y a plus de 10 ans, avec leur single "Long Distance", que j’avais absolument adoré. Je ne m’étais cependant pas aventurée à creuser plus profond et en étais restée là. We Were Here est le sixième album du groupe (déjà !) et pour eux, il s’agit d’un nouveau chapitre. Pour moi aussi. Cela tombe plutôt bien. Et ça tombe très bien dans les oreilles aussi.
Influencés par le blues, Joni Mitchell, Pink Floyd, et plus récemment par Laura Marling, c’est la première fois qu’ils écrivent réellement en tant que groupe. Retour aux sources. Quinze en studio au Pays de Galles, l’enregistrement en condition de live coulait de source.
L’album ouvre sur "Time and Money" qui sonne très pop comparé au reste. On retrouve l’écriture torturée de Olly Knights, toujours hanté par le suicide de son meilleur ami avant l’enregistrement de leur premier album. Hanté par des démons intérieurs aussi : "Everyone you meet, is fighting their own war, […] Soldiers wonder what they’re fighting for, […] We’re all in the same boat, falling down a water fall" ("Guess you heard", attention, tube !).
Torturé ("Stop the World", "No Mercy", "In Between") mais toujours optimiste à l’instar de "Erase Everything [and begin]". Logiquement, l’album nous salue avec un gentil "Goodbye" : "It’s time to be heading back now".
On passera sur l’artwork, à l’extérieur une image de l’univers… et dedans les insupportables photos du groupe, vues et revues. Les paroles sur fond noir, c’est parfois mieux. Bref, c’est un bel album dans l’ensemble, avec des sonorités et harmonies qui peuvent parfois rappeler Crosby, Stills, Nash & Young. A écouter en voiture pour un roadtrip au soleil (dans les embouteillages, ça doit faire son effet aussi), ou au lit pendant la grasse matinée du dimanche. |