La vérité, en vérité, tu ne la connais pas mais le disque précédent de Frànçois and the Atlas Mountains, E Volo Love, n’avait soulevé chez moi qu’un enthousiasme poli. La faute à je ne sais quoi, au temps, à moi, ou à un disque où se côtoyait le meilleur comme le quelconque. J’appréhendais donc un peu l’écoute de ce Piano Ombre, déjà auréolé d’un succès critique quasiment unanime. Après de nombreuses écoutes, osons le dire, cet album est sûrement l’un des plus beaux disques de pop sortis cette année. Alors qu’est-ce qui a changé entre les deux disques ?
Piano Ombre est sans conteste plus émotionnel, plus convainquant, moins fragile et empathique, peut-être mieux écrit qu’E Volo Love, plus poétique, plus profond mais plus sombre aussi (le doute, le questionnement, la traversée sont au centre de ce disque). François Marry avoue aussi avoir laissé une certaine latitude à son groupe (véritable Dream team pop : Gerard Black, Amaury Ranger, Pierre Loustaunau et Jean Thevenin connus respectivement comme leader de Babe, Archipel, Petit Fantôme et Jaune !). Grand bien lui a pris car il semble presque évident que sans cette intervention, le disque n’aurait pas tout à fait la même saveur. Quand on connait la musique de chaque musicien, le cas échéant nous ne pouvons que vous conseiller d’aller y jeter une oreille attentive, on imagine aisément comment chacun a pu amener sa pâte, son expérience, son talent pour magnifier les différentes compositions.
Mélange de tubes imparables ("La Vérité" et "Piano Ombre" son versant sombre), de grâce ("La Fille aux cheveux de soie"), de subtilité, de jeux mélodiques et rythmiques ("Bois", "The Way To The Forest", "Summer Of A Heart"), ce disque est un véritable bijou de pop douce et aérienne. Pensé par son auteur comme la traversée d’une forêt, Piano Ombre enchaîne les titres de hautes volées, presque sans temps morts, même s'il faut avouer que la seconde partie du disque tend à s’essouffler ("La Vie Dure", "Fancy Foresight", "Bien sûr"). Il faut donc passer outre une voix parfois légèrement maniérée et succomber au charme de ce disque qui n’en manque absolument pas. |