Spectacle musical du Teatro Praga, mise en scène Pedro Zegre Penim, José Maria Vieira Mendes et André E. Teodósio, avec José Raposo, André E. Teodósio, Cláudia Jardim, Diogo Bento, Diogo Lopes, Filipa Cardoso, Joana Barrios, Joana Manuel, et João Duarte .
Avec "Tropa-Fandanga", le collectif lisboète Teatro Praga poursuit dans la veine du théâtre de "revista" qu'il a appliqué notamment au théâtre élizabéthain avec sa version de "The Tempest" de Shakespeare que le public français a pu découvrir en 2013.
Le millésime 2014, significatif en terme de l'Histoire de la Guerre car marquant le centenaire de la déclaration de la Première Guerre mondiale mais, également en matière d'Histoire lusitanienne, le quarantième anniversaire de la fin des guerres coloniales et de la fin de la dictature de Salazar, a doublement inspiré la troupe du Teatro Praga.
D'une part, pour travailler sur la thématique de la guerre et, d'autre part, pour décliner à sa manière, souvent potache, le music-hall à la portugaise et plus précisément le registre de la revue satirique tel qu'il était pratiqué au Portugal depuis la moitié du 19ème siècle en présentant une suite de numéros façon cabaret qui mêlait chansons, gags, sketches et l'incontournable spéciale musicale nationale, le fado.
Entreprise honorable compte tenu de la désaffection qu'a connu ce genre, à l'instar de celui dérivé des chansonniers, et pour laquelle le Teatro Praga s'est assigné l'objectif ambitieux "d’imposer la revue comme genre théâtral universel et le fado comme bande sonore du monde".
Mais ce genre de spectacle qualifié "populaire", importé des spectacles de cabaret du Boulevard du crime, est en la forme daté et repose sur des chorégraphies sommaires, des musiques entre flon-flon et fanfare, des connotations nationales et un humour de comique-troupier dont les limites se manifestent de manière patente dans un spectacle-fleuve qui dure près de trois heures.
Dispensé sur le plateau trop vaste pour l'espèce de la grande salle de la MC 93 et pâtissant d'un surtitrage peu judicieux placé au sommet ultime des cintres imposant au spectateur non lusophone l'insoluble dilemme "lire ou voir ", il peine à capter l'attention sur la durée au-delà de son caractère de "curiosité" et ce malgré les sketches "contemporains", la participation de deux personnalités - l'acteur portugais José Raposo en caporal-chef d'un escadron de trouffions stupides et la fadiste Filipa Cardoso, dans un beau numéro de Sainte Vierge-Fatima iconoclaste - et l'"abattage" de la pétulance Cláudia Jardim. |